Dérapage budgétaire : l'ancien ministre de l'Économie assure avoir "tout fait" pour l'éviter
"Tout a été fait pour maintenir le déficit public" français à 6,1% du PIB en 2024, a assuré Antoine Armand, ancien ministre de l'Économie du gouvernement Barnier, ce mercredi. Il a par ailleurs pointé des dépenses sociales "quasiment impilotables" en France. Devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur le dérapage budgétaire en 2023 et 2024, il a déclaré qu'à son arrivée à Bercy en 2024, "la situation des finances publiques [était] préoccupante".
Des prévisions erronées
"Sous la responsabilité de Michel Barnier […] je me fixe donc pour priorité […] de tirer toutes les leçons nécessaires des exercices budgétaires précédents, d'activer les solutions pertinentes pour 2024 et de présenter pour 2025 un budget qui soit aussi crédible et précis que les circonstances et que l'urgence le permettent", a-t-il détaillé. "Il m'apparaît impératif dès le premier jour de tenir le déficit public, qui est désormais estimé à 6,1% pour 2024 […] telle a été ma mission pendant 74 jours. […] Je constate que tout a été fait pour maintenir ce déficit à 6,1%", développe-t-il.
Pour 2025, l'objectif du déficit public est fixé à 5% du PIB, "une décision courageuse, ambitieuse, difficile". Le gouvernement de Bayrou a, lui, relevé cet objectif à 5,4%. La commission des Finances de l'Assemblée nationale a les pouvoirs d'une commission d'enquête pour six mois, afin d'analyser "les causes de la variation et des écarts de prévisions fiscales budgétaires" constatés sur les années 2023 et 2024. Des écarts qui proviennent notamment d'erreurs dans les prévisions de recette en raison d'échanges insuffisants entre l'administration et les entreprises concernant l'impôt sur les sociétés, ainsi qu'un dérapage des dépenses des collectivités locales, explique l'ancien ministre.
Antoine Armand estime qu'en France, le "suivi de la dépense n'est pas suffisamment précis et rapproché d'un mois sur l'autre". Il pointe des dépenses sociales, notamment en santé, "quasiment impilotables" avec "un objectif […] prévisionnel et […] pas contraignant". L'ex-ministre a rappelé qu'il avait demandé un travail administratif sur "les causes de l'évolution des finances locales", concernant les écarts par rapport aux prévisions. Cette mission a été interrompue par la censure du gouvernement Barnier. Afin d'améliorer ces modèles, il a mis en place un comité d'experts.