Budget 2025 : le PLFSS définitivement adopté au Sénat

Budget 2025 : le PLFSS définitivement adopté au Sénat Après un dernier vote au Sénat, le projet de loi de finances de la Sécurité sociale a été définitivement approuvé, à 225 voix contre 104, reprenant les mêmes termes qu'à l'Assemblée nationale.

Le Parlement a adopté le budget de la Sécurité sociale pour 2025 après un ultime vote au Sénat ce lundi, mettant fin à des discussions entamées en octobre dernier. La chambre haute a approuvé ce texte à 225 voix contre 104, reprenant les mêmes termes qu'à l'Assemblée nationale, où François Bayrou a résisté à plusieurs motions de censure. Le budget de l'État pour 2025 a également été définitivement adopté ces derniers jours. 

Hausse des dépenses de l'Assurance maladie 

Après de nombreuses concessions et tentatives de censure, le projet de loi de finances de la Sécurité sociale prévoit une hausse des dépenses de l'Assurance maladie de 3,4% contre 2,8% initialement prévus, après que l'exécutif a rallongé l'enveloppe de l'hôpital d'un milliard d'euros. Le déficit devrait s'élever à 22,1 milliards d'euros au lieu de 16 milliards, des sources parlementaires s'attendant à ce que la facture grimpe encore d'ici la fin de l'année. "Nous avons pris en compte les priorités exprimées pour proposer un texte probablement imparfait et j'en ai conscience. Mais un texte qui a pour objectif d'essayer de nous réunir et de nous rassembler", a déclaré Catherine Vautrin, ministre du Travail et de la Santé. 

Le gouvernement a dû renoncer à une hausse des tickets modérateurs, soit le reste à charge du patient après le remboursement de l'Assurance maladie, et a accepté de revoir à la baisse les efforts demandés aux entreprises concernant les exonérations de cotisations sociales ainsi que de faire le deuil de la désindexation des retraites sur l'inflation. "La France a bien besoin d'un budget, mais nous aurions préféré une version plus équitable", a déclaré la sénatrice PS Annie Le Houérou, regrettant un texte "qui ne donne aucune perspective de pérennité à notre système de Sécurité sociale", alors que le PS n'a pas voté la censure à l'Assemblée. 

La droite satisfaite 

Le texte définitivement adopté comporte de nombreux ajouts du Sénat en automne, mais l'idée d'instaurer sept heures de travail annuelles supplémentaires non rémunérées n'a pas été retenue. Cependant, la "taxe lapin", soit l'idée d'imposer une amende aux patients qui n'honorent pas leurs rendez-vous, a été retenue, avec des modalités renvoyées à un futur décret. La droite, majoritaire au Sénat, a validé une adoption sans modification, mais a aussi appelé à des réformes structurelles. "Il est fondamental d'enrayer, dès le prochain PLFSS, l'aggravation du déficit de la Sécurité sociale afin de ne pas mettre gravement en péril notre système global de protection sociale", estime Philippe Mouiller, président LR de la commission des Affaires sociales. Pour Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, ce vote permettre au pays de "sortir le plus vite possible de cette période d'attente et d'instabilité". "Il est évident que ce texte n'est pas à la hauteur des enjeux", reconnaît Elisabeth Doineau, rapporteure centriste au Sénat. Mais "il est temps que la France se dote enfin d'un projet de loi de financement de la Sécurité sociale", appelant à faire "davantage pour réduire le déficit dans les textes à venir".