Nouvelle escalade commerciale : Pékin taxe les importations américaines à hauteur de 34%
En réaction aux nouveaux droits de douane imposés par les États-Unis, la Chine a annoncé une surtaxe de 34% sur l'ensemble des biens américains importés à compter du 10 avril 2025. La mesure s'accompagne d'un dépôt de plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce.
Une riposte tarifaire immédiate qui secoue les marchés mondiaux
Le ministère chinois des Finances a déclaré que "pour toutes les marchandises importées en provenance des États-Unis, un droit de douane supplémentaire de 34% sera imposé en plus du taux des droits de douane actuellement applicables", selon La Croix.
Pékin a également annoncé des contrôles à l'exportation sur sept éléments de terres rares, dont le gadolinium, utilisé pour les IRM, et l'yttrium, présent dans l'électronique grand public. Ces mesures interviennent après l'annonce par Washington de droits de douane généralisés d'au moins 10% sur toutes les importations, avec des hausses supplémentaires pour les pays jugés hostiles.
Le ministère chinois du Commerce a indiqué avoir saisi l'Organisation mondiale du commerce dans le cadre du mécanisme de règlement des différends. Cette initiative vise à contester les mesures américaines, jugées contraires aux règles internationales. Comme l'a précisé le ministère dans un communiqué relayé par Le Monde, "la Chine a déposé une plainte dans le cadre du mécanisme de règlement des différends de l'OMC".
La réaction des marchés ne s'est pas fait attendre. Vers 13h le 4 avril, la Bourse de Francfort a perdu 5,08%, Paris 4,26%, Londres 3,90%, Milan 7,57% et Madrid 6,02%, selon les chiffres rapportés par Noovo Info. En Asie, Tokyo a chuté de 2,75%, le Topix de 3,37%, Sydney de 2,44% et Séoul de 0,86%. Les cours du pétrole ont reculé de plus de 5%, entraînant avec eux les métaux industriels, dont le cuivre.
Tensions croissantes entre Pékin et Washington
Cette série de mesures chinoises s'inscrit dans un contexte de durcissement général des échanges commerciaux entre les deux puissances. Donald Trump a déclenché ce nouvel épisode en annonçant des taxes supplémentaires ciblant la Chine (+34%), mais aussi d'autres pays asiatiques comme le Cambodge (+49%), le Vietnam (+46%) et le Bangladesh (+37%). Ces surtaxes s'ajoutent aux droits déjà en place sur l'acier, l'aluminium ou les véhicules importés.
Les répercussions se font également sentir sur les grandes entreprises américaines. Apple a vu son action chuter de 9,25%, et Gap a perdu plus de 20% à Wall Street. Les investisseurs s'éloignent des entreprises dont le modèle repose sur une chaîne d'approvisionnement internationale, particulièrement dans le secteur technologique et le textile.
Face à cette situation, Kristalina Georgieva, directrice du Fonds monétaire international, a déclaré que les mesures de Donald Trump "constituent manifestement un risque important pour les perspectives mondiales, dans une période de croissance molle".
En Europe, plusieurs dirigeants ont commencé à envisager une réponse coordonnée. Emmanuel Macron a évoqué une réaction graduée reposant sur l'unité européenne et "la suspension temporaire des investissements aux États-Unis". Le ministre français de l'Économie, Éric Lombard, a quant à lui déclaré que la réponse européenne devait être "proportionnée" et permettre de "conduire à la table de négociatio", tout en rappelant que l'économie européenne est "l'une des plus puissantes du monde".