Face aux tensions, les discussions sur les retraites se prolongent jusqu'en juin
Le calendrier des négociations sur les retraites a été étendu. Prévu initialement jusqu'au 28 mai, le cycle de concertation entre syndicats et patronat se poursuivra jusqu'au 17 juin. La décision a été annoncée à l'issue de la réunion tenue jeudi 15 mai à Paris.
Un calendrier modifié pour laisser place à quatre nouvelles réunions
Les discussions sur les retraites ont débuté en janvier 2025 à l'initiative du gouvernement de François Bayrou. Depuis, plusieurs organisations ont quitté la table : FO n'a jamais participé, tandis que la CGT et l'U2P (Union des entreprises de proximité) s'en sont retirées en cours de route. Restent à ce jour cinq organisations : le Medef, la CPME, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC.
Selon les informations rapportées par BFMTV, l'animateur de la concertation, Jean-Jacques Marette, mènera dans les jours à venir des réunions bilatérales avec chaque organisation afin de dresser un état des lieux des échanges. À partir de ces entretiens, un document de synthèse sera rédigé et servira de base aux négociations finales. Quatre plénières sont prévues les 5, 11, 12 et 17 juin.
Eric Chevée, représentant de la CPME, a indiqué : "On a prévu assez largement pour aller au fond de notre discussion. Nous avons le pressentiment qu'il va falloir du temps, mais nous avons bon espoir d'y arriver".
Des thèmes sensibles encore à traiter
Les dernières discussions ont porté sur le financement de la protection sociale, ainsi que sur les modalités de gouvernance du système des retraites. Plusieurs pistes ont été avancées concernant une implication renforcée des partenaires sociaux dans la gestion du régime des salariés du privé.
Toutefois, les enjeux les plus conflictuels restent à aborder. Selon Les Échos, Yvan Ricordeau, secrétaire général adjoint de la CFDT, a résumé la situation en ces termes : "Devant nous s'élève la vraie montagne de la négociation retraites", évoquant notamment "un bougé sur l'âge, la pénibilité, la retraite des femmes et l'équilibre financier" comme autant de "cols" à franchir.
La Cour des comptes estime par ailleurs que le déficit du système de retraites atteindra environ 6,5 milliards d'euros à l'horizon 2030. Les syndicats, en particulier la CFDT, réclament des ajustements à la réforme de 2023, tandis que le patronat exclut toute hausse des cotisations sociales. Du côté de la CFTC, la négociatrice Pascale Coton a déclaré jeudi : "Il va falloir qu'on fasse tous des efforts, quand je dis tous, c'est salariés, probablement retraités et entreprises".