Budget 2026 : l'heure des efforts partagés selon Yaël Braun-Pivet
Deux semaines avant la présentation des premières lignes du budget 2026, Yaël Braun-Pivet détaille ses orientations. Elle évoque la possibilité d'une hausse d'impôts, la fin d'un avantage fiscal pour certains retraités et une refonte partielle de la fiscalité successorale.
Entre économies ciblées et nouvelles recettes fiscales
Alors que le gouvernement vise un effort de 40 milliards d'euros pour ramener le déficit à 4,6% du PIB l'an prochain, la présidente de l'Assemblée nationale juge irréaliste de s'appuyer uniquement sur la réduction des dépenses publiques. "On ne peut pas faire l'impasse sur les recettes et exclure d'emblée toute hausse d'impôts", a déclaré Yaël Braun-Pivet dans un entretien accordé au journal Les Échos. Cette position, inhabituelle dans le camp présidentiel, s'inscrit dans un cadre budgétaire contraint, avec pour objectif affiché de ramener le déficit sous les 3% d'ici 2029.
La députée des Yvelines propose plusieurs pistes. Elle soutient la mise en place d'une "année blanche" dès 2026, consistant à désindexer l'impôt sur le revenu, la CSG sur les retraites et les pensions. Cette mesure serait facilitée, selon elle, par la baisse actuelle de l'inflation. Elle ajoute qu'il conviendrait "d'épargner les plus fragiles". La possibilité d'étendre ce dispositif au-delà de 2026 est également envisagée "en fonction de l'évolution de l'inflation".
En parallèle, Yaël Braun-Pivet défend la suppression de l'abattement fiscal de 10% sur les pensions de retraite, jugé non pertinent pour les retraités les plus aisés. Elle précise que cette mesure "ne pénalise pas les petites retraites" et pourrait générer environ 4 milliards d'euros de recettes annuelles. Une alternative envisagée serait l'alignement du taux le plus élevé de CSG des retraités sur celui des salariés.
Fiscalité de l'héritage et réformes des collectivités locales
La question des successions figure aussi parmi les sujets évoqués. Yaël Braun-Pivet estime nécessaire de revoir la fiscalité des transmissions les plus importantes, qualifiées de "super-héritages". Elle note que "0,1% des héritiers reçoivent des montants supérieurs à 13 millions d'euros et ne paient en moyenne que 10% des droits de succession", selon ses propos relayés par BFMTV. Elle souhaite remettre ce sujet à l'ordre du jour parlementaire, expliquant qu'un projet avait déjà été amorcé en 2018.
Concernant les dépenses publiques locales, la présidente de l'Assemblée nationale appelle à une meilleure maîtrise des coûts de fonctionnement des collectivités. Elle évoque la possibilité d'agir sur la masse salariale, dont l'augmentation est notable ces dernières années. Un rapport de 2024, établi par Boris Ravignon, maire de Charleville-Mézières, chiffre à 7,5 milliards d'euros par an le surcoût lié à la complexité administrative du territoire. Yaël Braun-Pivet propose d'avancer vers une clarification des compétences sans supprimer de niveau administratif, et souhaite qu'une initiative parlementaire soit lancée dès septembre autour des propositions déjà existantes.