Budget 2026 : la fiscalité du travail s'allège, l'examen de la taxe Zucman repoussé

Budget 2026 : la fiscalité du travail s'allège, l'examen de la taxe Zucman repoussé Les députés ont voté samedi l'indexation du barème de l'impôt sur le revenu sur l'inflation ainsi que la défiscalisation des heures supplémentaires. Le gouvernement a reporté les débats sur la taxe Zucman, demandée par les socialistes.

Lors de la deuxième journée d'examen du budget 2026 à l'Assemblée nationale, plusieurs mesures fiscales ont été votées contre l'avis du gouvernement. L'examen de la taxe Zucman, portée par la gauche, a été repoussé à une date ultérieure.

Des amendements votés contre l'avis du gouvernement

Samedi, les députés ont adopté deux amendements fiscaux majeurs, tous deux proposés par le président du groupe Les Républicains, Laurent Wauquiez. Le premier concerne la défiscalisation intégrale des heures supplémentaires, soutenue par une majorité réunissant LR, le Rassemblement national, une partie des macronistes et des élus de La France insoumise. Cette mesure représente un coût estimé à 1 milliard d'euros, selon la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin. Elle a exprimé ses réserves, soulignant que le dispositif bénéficierait principalement aux cadres.

Le second amendement, également voté, prévoit l'indexation du barème de l'impôt sur le revenu sur l'inflation. Le gouvernement avait initialement proposé un gel, qui aurait rendu 200 000 foyers supplémentaires imposables. Ce gel aurait aussi augmenté la contribution de milliers d'autres. L'indexation permettra donc de neutraliser ces effets, mais elle prive l'État de 2 milliards d'euros de recettes. Ces deux votes sont considérés comme de premiers revers politiques pour le gouvernement dans le cadre de l'examen de ce budget.

Amélie de Montchalin a alerté sur les conséquences budgétaires : "Si l'augmentation des dépenses continue, nous aurons beaucoup de mal à tenir nos objectifs de réduction du déficit", a-t-elle déclaré, selon Sud Ouest. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a pour sa part évoqué un risque d'"étouffement progressif" lié à la dégradation des finances publiques.

Report de l'examen de la taxe Zucman et tensions politiques

Initialement prévue dans les discussions de samedi, la taxe Zucman, un prélèvement défendu par la gauche sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros, n'a finalement pas été examinée. Le gouvernement a invoqué des raisons d'agenda : la présence du ministre de l'Économie Roland Lescure ne pouvant être assurée dans la semaine, son intervention en séance a été repoussée à lundi, ce qui a entraîné le reclassement des priorités de vote.

Ce report a immédiatement suscité des critiques. Manuel Bompard, coordinateur de LFI, a accusé l'exécutif d'avoir modifié l'ordre du jour pour gagner du temps dans ses discussions avec les socialistes. La gauche avait posé un ultimatum au gouvernement : adopter des mesures de justice fiscale avant lundi, sous peine de déposer une motion de censure. Selon un cadre de la majorité, " on essaie de trouver un terrain d'atterrissage" avec les socialistes sur la fiscalité du patrimoine.

Les débats se sont également tendus autour du crédit d'impôt pour les services à la personne, en forte hausse ces dernières années. Alors que la gauche souhaitait le réduire, estimant qu'il bénéficie surtout aux foyers les plus aisés, la droite et l'extrême droite s'y sont opposées, défendant un dispositif favorisant l'emploi déclaré.

Un vote solennel sur la partie recettes du budget est prévu le 4 novembre. D'ici là, les tractations se poursuivent. L'examen du budget de la Sécurité sociale, où figure la suspension de la réforme des retraites jusqu'en 2028, débute cette semaine en commission. Le président du Sénat, Gérard Larcher, a toutefois prévenu que le Sénat rétablirait la réforme.