Le Medef prévient : les entreprises ne paieront pas l'ajustement budgétaire

Le Medef prévient : les entreprises ne paieront pas l'ajustement budgétaire Le président du Medef, Patrick Martin, rejette toute hausse de la fiscalité des entreprises dans un contexte de dégradation de la note de la dette française.

Alors que le gouvernement prépare son prochain budget, le ton monte entre l'exécutif et le monde patronal. La récente décision de Fitch de dégrader la note de la dette française a mis en lumière la fragilité des comptes publics. Face aux risques d'un tour de vis fiscal, le Medef tire la sonnette d'alarme. Son président, Patrick Martin, prévient : les entreprises ne feront pas les frais du redressement budgétaire. Et s'il le faut, une mobilisation nationale sera organisée.

Une fiscalité déjà à son maximum selon le patronat

Pour le Medef, les entreprises françaises supportent déjà une charge fiscale trop lourde. Patrick Martin affirme qu'elles sont "les plus imposées parmi les pays de l'OCDE, déduction faite des aides qu'elles reçoivent", avec "13 milliards d'euros de prélèvements supplémentaires en 2025", rapporte Le Figaro. Il s'étonne que l'État envisage de nouvelles hausses d'impôts sans réduction des dépenses.

L'analyse de Fitch va dans le même sens. L'agence souligne que " le ratio impôt/PIB de la France est le plus élevé de l'Union européenne à 45,6 %, contre une moyenne de l'UE de 40 % ", selon Le Monde. Elle estime aussi que le déficit public, encore à 5,8 % en 2024, ne repassera pas sous les 3 % avant 2029. Et avec une dette attendue à 121 % du PIB d'ici 2027, la France voit sa marge de manœuvre se réduire.

Dans ce contexte, plusieurs voix s'élèvent pour rappeler que les entreprises ne sont pas responsables de la situation. " La dégradation de la note de la France relève d'abord d'une responsabilité politique. Ce n'est certainement pas une responsabilité des entreprises", a déclaré Daniel Baal, président de la Fédération bancaire française, cité par Le Figaro.

Une taxe contestée et une réponse en préparation

Le projet de taxe Zucman, soutenu par la gauche, cristallise l'opposition du Medef. Cette taxe de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros inquiète particulièrement les entrepreneurs, notamment dans la tech. " La taxe Zucman intègre l'outil de travail dans le calcul du patrimoine, alors même que l'ISF ne le faisait pas ! ", s'est insurgé Patrick Martin, cité par Le Monde. Selon lui, cela risquerait de bloquer l'investissement dans des entreprises en pleine croissance.

Pour montrer sa détermination, le Medef prévoit une mobilisation d'envergure. " Si les impôts augmentent, il y aura une grande mobilisation patronale ", a lancé Patrick Martin dans une déclaration reprise par Les Échos. Il parle de meetings rassemblant " des milliers de chefs d'entreprise de tout profil ", dans l'esprit des grandes campagnes passées de l'organisation.

En parallèle, le Medef cherche aussi à rouvrir le dialogue avec les syndicats, en relançant un agenda commun sur les réformes à venir. Une manière de faire pression autrement, alors que le gouvernement peine à construire des majorités stables sur les grands textes économiques.