"La virtualisation ouvre la voie vers l'automatisation des datacenters"
Nouveautés de la virtualisation, plan de continuité, défis technologiques à relever, pressions de la concurrence: Le directeur technique France de VMware répond aux questions des internautes.
Que permet de faire aujourd'hui la virtualisation ?
Une optimisation de l'utilisation des ressources par les applications dans le domaine des serveurs et des postes de travail.
Quels sont les avantages de la virtualisation ?
Dans une première phase, elle permet de réduire les coûts d'investissement (faire plus avec moins), ensuite une réduction des coûts de fonctionnement (agilité, consommation énergétique...).
De quand datent les premiers produits de virtualisation ?
L'idée est venue sur les mainframe il y a plus de 35 ans. Pour le monde x86, cela semblait inutile au regard du coût d'un serveur. Mais l'expérience a montré que le prix du serveur n'est pas le plus important. C'est le coût de l'attachement de ce serveur à l'infrastructure et sa maintenance qui pèsent le plus.
Quelle est la part de marché de VMware en France sur le marché global de la virtualisation ?
Aujourd'hui la totalité du CAC40 utilise VMware. 85% de nos clients l'utilisent en production. Avec 7 années d'expérience, VMware est la solution de virtualisation la plus éprouvée du marché.

Quels sont les défis de la virtualisation ?
La virtualisation ouvre la voie vers l'automatisation des datacenters. Aujourd'hui VMware offre de la qualité de service sur les infrastructures virtualisées (répartition de charge dynamique, haute disponibilité...)
Avec les outils d'administration, VMware simplifie la mise à disposition de machines virtuelles en mettant en place des mécanismes d'approbation, de self-service...
Un OS ayant pour mission de faire fonctionner au mieux les applications, VMware est maintenant considéré comme l'OS du datacenter.
On a souvent critiqué VMware pour ne pas proposer un OS virtualisé en tant que tel. Qu'est ce que Virtual Datacenter OS ou VDC-OS ? Se dirige-t-on vers la fin de l'OS classique ?
Un OS classique fonctionne sur un serveur (qu'il soit virtuel ou physique). La vocation de VDC-OS (Virtual Data Center - OS) est de faire fonctionner les applications au dessus d'un ensemble de machines en offrant des garanties de qualité de service.
Cela ne remet pas en cause les OS classiques de types Windows, Linux etc... Mais cela les spécialise à un rôle limité pour chacune des applications. D'où le concept de JeOS (Just enough OS).
Quelle est votre réponse à l'annonce récente de Microsoft d'une version stand alone d'Hyper-V, supportant des machines virtuelles Windows comme Linux ?
Microsoft ne fait que répondre à l'annonce VMware ESXi du début de l'été. Pour rappel ESXi offre la possibilité à tout utilisateur de virtualiser des machines totalement gratuitement; aucune licence OS n'est nécessaire pour la partie virtualisation.
A projet équivalent, Microsoft annonce un système de virtualisation moins onéreux que le votre. Pourquoi ?
Parce qu'ils oublient de mentionner le coût de l'OS. Avec ESXi et des machines Linux on obtient un ensemble de serveurs totalement gratuits.
Sur l'offre haut de gamme, VMware apporte des services inégalés comme le déplacement dynamique et automatique des machines virtuelles en fonction de la charge sans interruption de service. C'est un ensemble de valeurs ajoutées qui ont un prix.

Vous avez une roadmap des plus imprécise pour vos produits. Est-ce une stratégie délibérée ?
Auparavant VMware ne dévoilait pas sa stratégie R&D. Maintenant nous dévoilons les grands axes de nos développements. Les dates de sortie définitives des produits seront connues au fur et à mesure de leur arrivée à maturité.
Que change l'émergence du cloud computing à la virtualisation ?
La virtualisation est un élément clé de cette nouvelle génération de Cloud Computing. Auparavant l'utilisateur, se servait d'applications prédéfinies et seules les données lui étaient propres. Avec la virtualisation, les applications sont celles de l'utilisateur. VMware a lancé une initiative vCloud afin que les plus grands acteurs du marché proposent des offres commerciales de ce type.
La virtualisation a-t-elle sa place dans la conception d'un PRA (Plan de Reprise d'Activité) ?
Une machine virtuelle peut se résumer à quelques fichiers de configuration et à un disque virtuel (un gros fichier !). Ainsi, si on copie ces données, on obtient un clone parfait de la machine de départ.
Avec l'offre SRM (Site Recovery Manager), il est possible d'automatiser la bascule vers le site de reprise, d'assurer l'orchestration du redémarrage, et surtout, de tester, régulièrement, son Plan d'Activité. Les plus grands acteurs du marché (EMC, NetApp, IBM, HP, Dell...) ont fait confiance à VMware et on développé les plug-ins d'interconnexion avec SRM.
Comment faire pour récupérer des données sur serveur en cas de crash avec des machines virtuelles ? Cela pose-t-il plus de problèmes qu'avec des machines classiques ?
La machine virtuelle possède les mêmes propriétés qu'une machine physique. Seule la corruption de file system peut être fatale dans les deux cas. L'avantage de la virtualisation c'est de pouvoir prendre des photos (snapshot) régulières d'une machine et revenir en arrière. Par exemple, sur VMware Fusion pour Mac, plusieurs photos sont conservées (toutes les heures, semaines, ou mois).

La virtualisation a-t-elle un avenir sur le PC de monsieur tout le monde ?
Sur le Mac de Monsieur Tout le Monde cela existe déjà avec VMware Fusion. Mais sur PC... attendons qu'il soit virtuel pour tout le monde !
La virtualisation est-elle destinée aux grands comptes ou aussi aux PME ?
Des sociétés comme la SETAO (Société d'exploitation des transports en commun de la ville d'Orléans), l'ARCEP, et d'autres encore dans différents secteurs (publics comme privés) ont trouvé un retour sur investissement et une diminution du coût d'exploitation suite à la virtualisation d'infrastructure. Historiquement, les PME ont adopté la virtualisation plus rapidement que les grands groupes, du fait de leur circuit de décision plus court.
Qu'est ce que le concept de "client universel" pour VMware ?
Le concept reprend l'idée de centralisation de postes de travail. Mais cette fois avec une répartition de charge dynamique. Un utilisateur pourra accéder à son poste avec un terminal client léger, ou un portable. Si il a besoin de se déconnecter, il pourra prendre sa machine virtuelle sur son portable, travailler dans l'avion par exemple, et re synchroniser son environnement à l'arrivée. Aussi, l'idée d'offrir une vue sur cet environnement à travers un terminal mobile est à l'étude.
Etes-vous partenaire avec Wyse ? Le marché du client léger qui piétine depuis des années peut-il avoir une seconde vie avec la croissance de la virtualisation ?
Oui, Wyse est partenaire de VMware, ainsi que d'autres acteurs comme Terradici, HP, NEC sur cette l'offre de Desktop Virtuel. Ce marché était limité par les technologies de terminal services, aucune répartition de charge dynamique.
Aussi, toutes les applications n'étaient pas éligibles à cette technologie. Avec l'utilisation des machines virtuelles, VMware a levé ces barrières et à ouvert une nouvelle voie. Ceci a conduit les autres acteurs à suivre cette architecture avec plus ou moins de succès.
Comment la virtualisation prend t-elle en charge les problématiques de sécurité du SI, et plus précisément celle des postes de travail ?
VMsafe permet aux grands acteurs de la sécurité d'intégrer leurs produits au coeur de l'hyperviseur. Ainsi, ils ont un effet proactif avant contamination des systèmes. Concernant l'accès au poste de travail, on peut renforcer l'authentification avec des produits tiers comme RSA, Sun...
Fournissez vous des formations en matière de virtualisation ?
Oui. Il existe des centres de formation spécialisés appelés VATC (VMware Authorised Training Center) dont la liste est disponible sur le site de VMware.
Pourquoi Diane Greene est-elle partie ?
Après 10 ans de succès, il y a toujours un moment où les fondateurs sont remplacés. Paul Maritz, notre nouveau CEO, nous apporte sa vision sur le Cloud Computing et les nouveaux enjeux de la virtualisation.
Quel rôle joue EMC dans VMware ?
EMC reste l'investisseur principal, mais VMware reste totalement autonome dans ses choix.
La crise financière fait-elle peser des menaces sur VMware ?
Plus que la crise financière, le ralentissement global de l'économie nécessitera des réductions de coûts. La virtualisation est un des leviers permettant d'atteindre cet objectif.