Les résultats de Dell plongent au premier trimestre
Après HP, Microsoft et dans une moindre mesure IBM, c'est autour du constructeur texan de publier des chiffres dans le rouge. Son résultat net chute de 63%.
Après avoir aligné des résultats nets trimestriels flirtant souvent avec les 800 millions de dollars en 2008, Dell prend une douche froide en ce début d'année. Atteignant péniblement la barre des 290 millions de dollars, son résultat net au premier trimestre 2009/2010 accuse un baisse de 63% comparé à l'année précédente.
Côté chiffre d'affaires, ce n'est pas non plus la panacée, ce dernier ayant reculé dans le même temps de 23%, à 12,34 milliards de dollars. De mauvais résultats dont la déflagration se retrouve bien entendu dans le bénéfice net par action qui fond de 38 à 15 cents.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette correction. Tout d'abord, un recul de la demande sur le marché domestique des PC mais également des serveurs. Ainsi, le cabinet d'études IDC a fait ressortir dans son dernier rapport une baisse de 24,5% du marché global des serveurs qui enfonce du coup le plancher des 10 milliards de dollars de revenu au premier trimestre.
Dell subit de plein fouet la baisse de la demande sur le marché PC et serveurs
Autre élément à considérer : la traduction dans le compte de résultats des charges liées à la restructuration menée actuellement par Dell. S'élevant à 185 millions de dollars, elles viennent plomber les résultats.
D'autant qu'elles pourraient bien être les premières d'une longue série s'inscrivant dans le cadre du plan massif de réduction des coûts engagé en 2008, et visant à économiser 3 milliards de dollars par an jusqu'en 2012.
Car après avoir déjà procédé à 1 900 licenciements sur son site de production irlandais en début d'année, Dell ne devrait pas entrevoir tout de suite la sortie du tunnel. Le directeur financier du groupe, Brian Gladden, au même titre que Michael Dell lui-même, ayant même annoncé que les ventes du groupe n'avaient sans doute pas encore atteint leur point le plus bas.
Le constructeur subit donc de plein fouet la baisse de la demande. Tant d'ailleurs sur le segment de marché des postes clients que des serveurs, dont les revenus générés sont respectivement ressortis en baisse de 34% (à 3,16 milliards de dollars), et de 25% (à 1,3 milliard de dollars).
Seul éclair d'optimisme dans la tempête que traverse Dell actuellement : le niveau de sa trésorerie. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le niveau de ses liquidités disponibles pour envisager des acquisitions n'a jamais été aussi élevé. Le groupe a même vu augmenter sa trésorie d'un trimestre sur l'autre de 16%, pour atteindre aujourd'hui le montant de 10 milliards de dollars.
Une somme qui permet à Dell d'envisager l'avenir sereinement. D'autant que, depuis sa tentative (avortée) de débaucher David Johnson, le directeur de la stratégie d'IBM pour lui proposer un poste de responsable des fusions-acquisitions, le géant texan n'a jamais eu l'air d'être aussi affamé.