Obsolescence des équipements informatiques : quelle est la bonne formule ?

Comment relever le défi de l'obsolescence des assets informatiques, le nouveau casse tête des DSI.

Le constat est sans appel : les entreprises doivent gérer de plus en plus d’assets informatiques, et cette tendance ne risque pas de s’inverser. Ce constat met en lumière un enjeu que les organisations doivent absolument prendre en compte : la gestion de l’obsolescence de leur matériel informatique.

Avec les récentes annonces de la fin du support de certains OS tels que Windows Server 2012 ou Windows 11 21H2, les entreprises sont régulièrement rappelée à la réalité et doivent traiter  la problématique de la gestion de l'obsolescence de leur parc informatique. Malheureusement, ce sujet est souvent mal anticipé, car les directions informatiques ont jugé le sujet, à tort, comme non prioritaire ou tactique jusqu’alors.

Face à cette situation qui s’impose à elles, les équipes informatiques doivent adopter une approche agnostique et cohérente pour réussir à relever ce défi. En premier lieu, elles doivent être en capacité de connaître l’inventaire complet de leur parc, avec, pour chaque machine, suffisamment d'informations comme un descriptif du hardware, les versions précises des OS installés, leur niveau de mises à jour, notamment pour pouvoir vérifier si l’OS et les applicatifs sont bien encore supporté. En effet, conserver un OS ou une application métier qui n’est plus supporté par l’éditeur revient à ouvrir une porte d’entrée aux attaquants, puisque les failles exploitables ne seront plus comblées via des correctifs.

Une fois les machines ayant des OS/applications périmés identifiées, les équipes IT doivent choisir l’approche qui leur permettra de résoudre ce problème. Les trois principales solutions qui s’offrent à elles sont la mise à jour vers une nouvelle version de l’OS encore supportée, le renouvellement du hardware car l’ancien poste ne peut pas gérer cette nouvelle version, ou bien la migration vers une solution cloud. Ce choix, pour être juste, doit s'appuyer sur des indicateurs clairs, prendre en compte le cycle de vie de la machine, mais aussi les contraintes budgétaires de l’entreprise. Par exemple, il n’est pas forcément intéressant de tenter d’augmenter la durée de vie d’un poste client si l'expérience de l’utilisateur se retrouve dégradée - entraînant une baisse de la productivité -  et que le risque de panne matérielle augmente de manière trop importante. Au passage, cela implique d’être capable de mesurer la qualité de l'expérience utilisateur, ce qui est malheureusement trop souvent négligé.

Depuis quelques années, le “move to cloud” emporte l’adhésion des services informatiques, car le cloud apporte à la fois une agilité en termes de capacités sollicitées, tout en offrant une rationalisation des coûts.

Mais le sujet de la migration est souvent bien plus complexe qu’on ne l’imagine. En effet, pour réussir un tel projet, il faut impérativement associer d’autres équipes, comme les équipes métiers, qui doivent vérifier la faisabilité de cette migration et son impact sur leurs applications métiers. Il est également primordial d’y associer les directions financières, car ce sont les plus à même de choisir les meilleures options à l’heure de la consolidation et des budgets limités. En effet, elles ont une vision globale de l’organisation, ce qui leur permet  d'évaluer les coûts à moyen et long terme liés à un projet de migration. C’est d’autant plus vrai lorsqu’elle ne concerne qu’une seule entité d’un grand groupe.

Une fois la décision prise, il faut collaborer avec toutes les équipes - métiers, Ops, sécurité - afin d’établir le calendrier de cette migration, en accord avec les priorités de chaque équipe. L’objectif est de ne pas imposer d’interruption de service - plus que nécessaire - aux équipes métiers et Ops et de ne pas compromettre le niveau de sécurité de l’environnement global.

La gestion de l'obsolescence des équipements informatiques peut être une source d'augmentation des performances, d'amélioration de la productivité et de réduction des coûts, si elle est bien menée !