Les TPE sous le feu des cyberattaques : quand une petite négligence peut coûter cher

Devenues cibles privilégiées des cyberattaques, les TPE souffrent d'une sécurité à désirer. Pourtant, des solutions abordables existent, combinant outils et sensibilisation pour mieux se protéger.

Petites entreprises et grands dangers : le cybermonde n’est pas un long fleuve tranquille... 

Historiquement, les cyberattaquants s'en prenaient principalement aux grandes entreprises et institutions publiques, attirés par leur taille, la valeur de leurs données, et la possibilité de rançons élevées. Cependant, les petites structures, souvent perçues comme vulnérables, représentent de nouvelles cibles attractives. Elles disposent généralement de systèmes de sécurité moins robustes et manquent de personnels dédiés à la protection des données, facilitant ainsi les intrusions. 

Et les chiffres sont préoccupants... Le dernier panorama de la cybermenace 2023 de l’ANSSI montre que 34 % des attaques de type rançongiciel touchent les PME, TPE et ETI2. Et ces attaques ne se limitent pas à l’extorsion de fonds. Les techniques employées, telles que le phishing ou les attaques par ingénierie sociale, s’adaptent aux faiblesses spécifiques des petites structures. Ces dernières, déjà fragilisées par une gestion des ressources tendue, peinent souvent à se relever d’une interruption massive de service liée à une cyberattaque. 

Le temps, c’est de l’argent... et les TPE n’en ont pas à perdre !  

Le véritable impact d’une cyberattaque ne se résume pas seulement aux pertes financières directes. Selon une étude de CISCO, 40 % des PME ayant subi une cyberattaque ont vu leur activité arrêtée pendant au moins huit heures3. Ces interruptions de service peuvent provoquer d’importants dommages financiers, mais également porter atteinte à la réputation de l’entreprise et à la confiance de ses clients. 

Pour une TPE, le coût de la reprise après une violation de sécurité peut s'avérer insurmontable. Une enquête révèle que 83 % des petites entreprises ne seraient pas préparées à encaisser un tel choc4. La question devient donc cruciale : combien de temps une petite entreprise peut-elle survivre après une attaque majeure ? 

Oubliées, mais pas à l’abri : les TPE face aux lacunes réglementaires 

Malgré la gravité de la situation, les TPE restent souvent les grandes oubliées des réglementations publiques en matière de cybersécurité. Bien que des directives comme NIS2 visent à renforcer la sécurité des infrastructures critiques au niveau européen, les petites structures sont souvent laissées à leur propre sort. 

Pourtant, la sécurisation des systèmes d’information ne devrait plus être un choix, mais une obligation pour toutes les entreprises, quel que soit leur secteur ou leur taille. Les risques sont bien réels pour les petites entreprises. Les cybercriminels le savent, et le moindre faux pas peut leur coûter cher. 

La sécurisation des identifiants et des données doit devenir un standard pour toutes les entreprises. Alors que de nouvelles directives entrent en vigueur, il est urgent d’accélérer la prise de conscience des petites entreprises et de leur donner les moyens d’agir efficacement !  

La cybersécurité à portée des TPE : des solutions abordables existent 

Face à ce constat alarmant, il devient impératif pour les petites entreprises de s'équiper. Contrairement aux idées reçues, des solutions abordables et adaptées à leur taille existent. Un exemple frappant est celui des gestionnaires de mots de passe, de plus en plus adoptés par les petites structures. Aussi simple d'utilisation qu'efficace pour un coût moindre, il s’agit du B.A.BA sécuritaire. Selon le baromètre LockSelf, 38 % des entreprises ayant opté pour un gestionnaire de mots de passe sont des TPE5. 

Au-delà des mots de passe, d’autres outils permettent aux petites entreprises de renforcer leur sécurité : coffre-fort numérique pour le stockage sécurisé de données sensibles, solutions de partage de documents en interne et en externe, et dispositifs d’authentification multifactorielle. Ces solutions, autrefois réservées aux grandes entreprises, sont aujourd’hui à la portée des plus petites structures. 

La sensibilisation, première ligne de défense des TPE contre les cyberattaques 

Si les outils sont essentiels, la sensibilisation des dirigeants et employés aux risques cyber est tout aussi cruciale. En effet, une grande partie des cyberattaques repose sur l'ingénierie sociale, qui exploite les failles humaines. Il est donc primordial que les TPE forment leurs équipes aux bonnes pratiques : reconnaître un e-mail frauduleux, adopter des mots de passe robustes, et utiliser systématiquement des dispositifs de double authentification.  

Des initiatives de formation et d’accompagnement spécifiques aux petites entreprises doivent être encouragées. Des programmes comme ceux proposés par des organismes comme l’ANSSI ou des entreprises spécialisées en cybersécurité, peuvent jouer un rôle clé dans la diffusion des bonnes pratiques et la mise à niveau des TPE. A titre d’exemple, le mois d’octobre est celui du “mois européen de la cybersécurité”. Initiative conçue par l’Agence de l’Union européenne pour la cybersécurité (ENISA), il vise à promouvoir le sujet de la cybersécurité à travers les pays de l’UE pour permettre de mieux comprendre les menaces et les appréhender.  

En conclusion, la cybersécurité n'est plus uniquement l'apanage des grandes entreprises. Pour les petites structures, la question n’est plus de savoir si elles seront attaquées, mais quand. Face à la sophistication croissante des attaques, il devient vital que les TPE adoptent une démarche proactive pour se protéger. Qu'il s'agisse de sensibilisation, de formation, ou d'équipement en solutions de sécurité accessibles... Chaque pas compte. 

Les attaques par rançongiciel, phishing et autres cybermenaces ne sont plus des menaces lointaines pour les petites entreprises. Se doter des bons outils et adopter les bonnes pratiques est aujourd'hui un impératif, tant pour la pérennité de l’entreprise que pour la protection de ses données. 

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1 Panorama de la cybermenace 2023 – Etude ANSSI 

2 Panorama de la cybermenace 2023 – Etude ANSSI 

3 Etude CISCO  

4 Etude XXXX 

5 Baromètre de la gestion des mots de passe – Etude Lockself