Paiements en ligne : baisse discrète mais significative de la fraude en 2024

Paiements en ligne : baisse discrète mais significative de la fraude en 2024 La manipulation de l'utilisateur reste une technique de fraude dominante, représentant près d'un tiers des montants frauduleux en 2024. Les banques redoublent d'efforts pour endiguer le phénomène.

En France, la fraude sur les paiements en ligne a légèrement reculé au cours de l'année 2024, selon les données de l'Observatoire de sécurité des moyens de paiement (OSMP) publiées ce mardi. Une évolution attribuée à des efforts renforcés en matière de sécurisation des transactions bancaires, bien que des risques importants subsistent.

Une diminution mesurée mais encourageante de la fraude

Selon les chiffres de l'OSMP, 0,158% des paiements en ligne effectués en France au premier semestre 2024 ont été frauduleux, contre 0,160% en 2023. Cette diminution modeste représente tout de même une évolution positive dans un contexte où la fraude est restée une préoccupation majeure ces dernières années.

Parmi les types de fraude recensés, la manipulation de l'utilisateur a connu un recul de 2% en montant sur un an. Cette méthode, où les fraudeurs se font passer pour des conseillers bancaires pour obtenir des informations confidentielles, reste toutefois l'une des plus utilisées. Elle représente à elle seule près d'un tiers du montant total des fraudes au moyen de paiement, soit environ 179 millions d'euros sur le premier semestre 2024.

Pour l'OSMP, cette baisse est attribuée aux initiatives des banques visant à renforcer la sécurité et à sensibiliser les clients. "De plus en plus de banques affichent un message au moment du virement rappelant à leur client qu'un conseiller bancaire ne leur demandera jamais de valider un paiement par téléphone", indique l'OSMP, cité par Le Figaro.

Des innovations pour contrer les fraudes

Les établissements bancaires explorent également des solutions innovantes pour limiter les vulnérabilités. Par exemple, BNP Paribas a annoncé son intention de tester un dispositif utilisant des outils des opérateurs téléphoniques pour vérifier l'identité du client sans passer par l'envoi de codes SMS. Cette pratique, bien qu'efficace, est souvent exploitée par les fraudeurs pour piéger les victimes en leur demandant ces codes pour valider des paiements frauduleux.

Du côté des banques en ligne, Revolut a mis en place une approche différente. L'entreprise exige désormais que toutes les communications entre ses clients et ses conseillers passent exclusivement par son application, évitant ainsi les risques liés aux appels téléphoniques standards ou aux échanges par messages. Cette initiative vise à réduire les cas d'usurpation d'identité, une méthode fréquemment utilisée dans les fraudes.

La Fédération bancaire française (FBF) a salué ces efforts. "La profession bancaire reste prudente sur cette évolution", a-t-elle déclaré. "Les nombreuses fuites de données dont certains clients sont victimes constituent un risque supplémentaire. Certains usages d'intelligence artificielle générative stimulent malheureusement les fraudeurs", a-t-elle ajouté.

Des défis persistants malgré les progrès

Malgré ces avancées, les risques liés à la fraude restent préoccupants. L'OSMP souligne que les fuites de données personnelles et les technologies émergentes, comme l'intelligence artificielle générative, contribuent à complexifier la lutte contre ces pratiques malveillantes. Ces outils permettent aux fraudeurs d'élaborer des stratégies plus sophistiquées, rendant la sensibilisation et la vigilance des utilisateurs toujours plus cruciales.

Les banques, quant à elles, poursuivent leurs efforts pour renforcer la sécurité des paiements. L'OSMP considère que ces initiatives, combinées à une meilleure sensibilisation des consommateurs, pourraient contribuer à réduire davantage la fraude dans les années à venir.