Souveraineté numérique : il est temps d'arrêter de tergiverser
L'Europe revendique une souveraineté numérique, mais dépend encore largement de technologies étrangères. Pour être réelle, cette souveraineté doit se construire techniquement, politiquement et de manière éthique.
En matière de souveraineté numérique, l’Europe se veut ambitieuse. Elle vote des règlements, fixe des lignes rouges, investit dans des programmes communs. Mais sur le terrain, force est de constater que la dépendance technologique reste massive. Les grandes plateformes cloud sont américaines. Les outils de cybersécurité stratégiques le sont aussi. Et pendant ce temps, les cyberattaques se multiplient, les données sensibles fuitent, et la souveraineté devient un mot creux, répété à l’envi, mais rarement incarné. Il est temps d’arrêter de faire semblant.
Une souveraineté réelle passe par la maîtrise technique
On ne peut pas prétendre à la souveraineté si l’on dépend, à chaque étape critique de la chaîne, d’acteurs soumis à des législations étrangères, à commencer par le Cloud Act ou la FISA. Ce n’est pas une question de paranoïa, mais de bon sens stratégique. La souveraineté ne se décrète pas, elle se construit : dans le code, dans l’hébergement, dans la capacité à opérer des services critiques sans relai externe.
C’est exactement pour cela que nous avons fondé OGO Security : pour proposer une réponse souveraine, opérationnelle et crédible aux enjeux de cybersécurité des organisations françaises et européennes. Nos technologies sont développées, hébergées et opérées en France. Nos équipes sont françaises. Nos engagements sont clairs. Ce n’est pas une posture marketing : c’est un choix structurant.
L’indépendance ne doit plus être un luxe
Un mythe persiste : celui selon lequel la souveraineté serait incompatible avec la performance, ou trop coûteuse pour les petites structures. Ce raisonnement est non seulement dépassé, mais dangereux. Aujourd’hui, des technologies souveraines de haut niveau existent, à coût maîtrisé, avec une capacité d’adaptation à tous les environnements – cloud, hybride, on-premise. La vraie question n’est donc plus technique. Elle est politique.
À quand une commande publique à la hauteur des discours ?
Les discours ne manquent pas. La volonté politique non plus, du moins sur le papier. Mais la commande publique, elle, reste frileuse. Les appels d’offres privilégient encore trop souvent des solutions non européennes, au nom de la standardisation ou de l’effet réseau. Or, sans marché, il n’y a pas d’écosystème. Sans écosystème, il n’y a pas de souveraineté. Il est temps d’assumer un vrai changement de paradigme : celui d’une Europe qui n’attend plus les autres pour sécuriser ses infrastructures critiques, protéger ses données de santé, fiabiliser ses communications stratégiques.
Construire un numérique aligné avec nos valeurs
La souveraineté n’est pas qu’une question de sécurité. C’est aussi une question de valeurs et de modèle de société. Protéger les données, c’est protéger les citoyens. Choisir des solutions éthiques, locales, responsables, c’est faire un acte de cohérence avec notre ambition de modèle numérique européen, centré sur les libertés, la transparence et la résilience.