Hopwork et Findeur, deux jobboards à la conquête des freelances
830 000. Selon Eurostat, c'est le nombre de freelances en France. Un chiffre en hausse de 20% en quatre ans. Pour trouver des clients, la plupart d'entre eux comptent sur leur réseau personnel. Pour les aider, il existe aussi des plateformes spécialisées dans la mise en relation entre travailleurs indépendants et entreprises en recherche de talents.
"Pendant huit ans, j'ai dirigé une entreprise d'informatique. Et lorsque je recherchais des freelances, je ne savais pas vraiment à qui m'adresser", se remémore Vincent Huguet, qui a fondé Hopwork fin 2013 avec Hugo Lassiège et Jean-Baptiste Lemée, deux anciens développeurs Java qui de leur côté cherchaient à élargir leur clientèle.
Hopwork et Findeur garantissent la rémunération des freelances
Hopwork a été conçu comme un lieu de rencontre entre entreprises et freelances. L'inscription est gratuite pour tous. La start-up se finance via une commission sur chaque mise en relation. Son montant correspond à 10% du prix de la mission mais le pourcentage tombe à 5% lorsque celle-ci dure plus de trois mois. "Les prestations réalisées par les freelances s'étalent en moyenne sur quinze jours mais certaines peuvent durer deux mois, voire un an", constate Vincent Huguet. Point important, Hopwork garantit aux freelances d'être rémunérés à la fin de la mission. Les entreprises clientes doivent placer sur un compte la somme qui est dévolue au freelance. De quoi éviter les mauvaises surprises au moment de la facturation.

Pour faciliter le matching entre entreprises et freelances, les data scientists d'Hopwork ont créé un algorithme qui permet à chaque offre de rencontrer la demande de manière optimale : "Via un système de mots clés, nous prenons en compte la région, les compétences, les dates de disponibilités…", explique le co-fondateur d'Hopwork. Le site a également développé un système de notation qui permet aux travailleurs indépendants d'être notés par leurs clients et vice et versa. "L'algorithme évolue en permanence notamment pour ne pas pénaliser les nouveaux inscrits", précise Vincent Huguet.
Hopwork n'est pas le seul jobboard présent sur le secteur porteur des freelances. Mais la plupart, hormis l'allemand Twago (qui possède une version française), sont spécialisés dans un secteur d'activité précis. Ainsi, les codeurs et les graphistes peuvent trouver leur compte sur codeur.com ou graphistes .com.
Hopwork a quant à lui fait le pari de s'adresser à tous les freelances. Toutefois, les métiers liés au digital sont surreprésentés : "30% de nos membres travaillent dans le développement informatique. 30% sont actifs dans les métiers de l'image (graphistes, web designer, Ux designer…) et 30% sont spécialisés dans le marketing et la communication. Mais nous avons des profils qui sortent des sentiers battus comme des musiciens ou des consultants RH qui ont tout à fait leur place dans la communauté", explique Vincent Huguet. Une variété de profils qui séduit un grand nombre de PME et de start-up mais pas seulement. "Notre clientèle est composée pour moitié d'entreprises du Cac 40. D'ailleurs nous avons sept key account managers qui travaillent pour ce type d'entreprise", développe l'entrepreneur. Pour trouver la perle rare, les entreprises clientes ont l'embarras du choix : 44 000 profils sont inscrits et 2 500 nouveaux venus rejoignent chaque mois la communauté.
2 500 nouveaux freelances rejoignent chaque mois la communauté Hopwork
Un tel engouement permet au jobboard de réaliser de belles performances économiques. "Depuis 2014, notre chiffre d'affaires connaît un taux de croissance de 15% par mois. Nous comptons désormais 35 salariés et souhaitons dépasser la barre des 50 à la fin de l'année", s'enthousiasme Vincent Huguet.
Une progression qui a permis à la start-up de lever 5 millions d'euros auprès de Serena Capital et Isai en décembre 2016. De quoi voir les choses en grand et commencer à s'implanter en Espagne et aux Pays-Bas. Mais le groupe dirigé par Vincent Huguet n'a pas l'intention de se détourner du marché français où un autre concurrent a commencé à marcher sur ses plates-bandes. Son nom : Findeur.
"Hopwork est un modèle pour nous. Mais nous trouvons que leur concept est trop focalisé sur les gros groupes et les emplois dans la tech", explique Tarik Boutoustous, qui a fondé il y a un an Findeur, start-up qui compte aujourd'hui sept collaborateurs.
Findeur souhaite se positionner sur le marché des TPE et des PME
"Notre objectif est de challenger Hopwork en nous adressant aux TPE et aux PME mais aussi aux freelances qui ne sont pas forcément spécialisés dans le numérique. Findeur fait donc la part belle aux VRP, aux spécialistes du droit, de la comptabilité ou encore de la communication". A l'instar d'Hopwork, Findeur s'assure que le freelance sera payé à l'issue de la mission. Mais à l'inverse de son concurrent, la facturation est fixe : 7,5% du montant de la mission.
Pour le moment, le business model semble convaincre. La start-up, qui a levé 350 000 euros en novembre, compte 5 000 freelances et 500 entreprises parmi ses membres. "Nous espérons croître rapidement car les TPE et les PME sont les premiers employeurs de France", prévoit Tarik Boutoustous qui, à l'instar d'Hopwork, aimerait à moyen terme s'attaquer au marché espagnol.