Deel lève 425 millions de dollars pour recruter à l'étranger sans friction
La start-up, valorisée 5,5 milliards de dollars, a levé 631 millions de dollars depuis 2018. Son credo : permettre d'embaucher à l'international sans avoir à créer de structure locale.
Deel, start-up e-RH basée à San Francisco, annonce un tour de table conséquent de 425 millions de dollars mené par Coatue et les partenaires Rahul Kishore et Lucas Swisher. Parmi les participants à cette levée, de nouveaux investisseurs mais aussi des sociétés déjà présentes au capital : Altimeter Capital, Andreessen Horowitz, Neo, Spark Capital et le YC Continuity Fund. Cette levée de fonds valorise la jeune pousse à 5,5 milliards de dollars, six mois après une levée de 156 millions de dollars et une valorisation à 1,25 milliard.
Lancée en 2018 par le français Alex Bouaziz et la chinoise Shuo Wang, Deel c'est "la bonne idée au bon moment", remarque Simon Dawlat, lui aussi entrepreneur français, créateur notamment de Batch. La start-up américaine est en effet forte d'une promesse dans l'ère du temps : permettre aux entreprises de recruter salariés et entrepreneurs partout dans le monde, sans avoir besoin de créer une entité juridique légale dans chaque pays. Elle met également en avant la possibilité de payer ses équipes en plus de 120 monnaies. Le tout en un clic, fait-elle valoir. Concrètement, Deel dispose de 50 entités réparties sur le globe, qui réalisent toute le process d'embauche et de rémunération.
Deel évite aux entreprises "le travail un peu ingrat de créer des structures juridiques réelles"
Au final, Deel évite aux entreprises "le travail un peu ingrat de créer des structures juridiques réelles", selon Simon Dawlat, qui considère que la start-up propose "quasiment une offre Saas".
En tout cas, Deel fait partie de cette génération d'entreprises qui ont profité du Covid, tout comme son concurrent américain Remote. Côté français, "Lucca est positionnée sur le même type de segment, mais n'a pas la même dimension internationale", note le fondateur de Batch. "On prend moins l'avion, mais le besoin d'équipes à l'étranger demeure", assure Simon Dawlat. Lui-même compte recruter en remote et estime qu'il pourrait "tout à fait être client de Deel demain".
Il n'est pas le seul à être séduit. Depuis sa dernière levée de fonds en avril 2021, Deel a vu sa base de clients grimper de 1 800 à 4 500, parmi lesquels les géants Coinbase, Dropbox et Shopify. Elle en comptait seulement 500 en septembre 2020, preuve que "la façon dont les gens travaillent est en train de changer fondamentalement", d'après Alex Bouaziz. Interviewé par CNBC, le CEO et co-fondateur a déclaré que Deel était partie pour atteindre 50 millions de chiffre d'affaires cette année.
Quant aux fonds levés, ils seront utilisés avant tout pour "consolider l'expérience employé et entrepreneur", a confié Alex Bouaziz à TechCrunch. La jeune pousse envisage par ailleurs d'ouvrir plus d'entités et réfléchit à de potentielles acquisitions. Côté développement interne, Deel applique la philosophie remote et entend continuer d'embaucher à travers le monde. Ces six derniers mois, les équipes de la start-up sont passées de 115 à 400 personnes.