1855 perd l'un de ses principaux soutiens financiers

1855 perd l'un de ses principaux soutiens financiers Jean-Pierre Meyers est sorti du capital de l'e-marchand de vin, récemment condamné plusieurs fois pour défaut de livraison. Ignorant la tourmente, 1855 se lance dans la distribution physique.

Jean-Pierre Meyers, considéré comme l'un des principaux actionnaires de 1855.com, désirait depuis février se débarrasser de ses parts du capital du site marchand de vin. Selon la "Revue des Vins de France", il a finalement trouvé preneur. Le gendre de Liliane Bettencourt aurait au total investi 8 à 10 millions d'euros dans le site marchand de vin, somme que son DG Fabien Hyon juge largement surévaluée. "Jean-Pierre Meyers n'était qu'un actionnaire très minoritaire de la holding des fondateurs, et n'était à ce titre absolument pas la principale source de financement de 1855, précise-t-il à Vitisphere.com. (...) La sortie de Jean-Pierre Meyers du capital de la holding des fondateurs ne s'est donc pas traduit par un affaiblissement de la structure financière de 1855".

L'e-commerçant indique que de nouveaux investisseurs ont rejoint Aphrodite, la holding de 1855. Et que cette opération "va contribuer à la résolution dans un délai raisonnable des derniers retards affectant la livraison de certains millésimes de Bordeaux primeurs", souligne dans un communiqué Emeric Sauty de Chalon, président du site.

Après que les tribunaux de Bordeaux et d'Arcachon ont condamné 1855 à trois reprises cette année pour retard de livraison, une centaine de clients lésés se sont depuis structurés en association, l'Association au Bénéfice des Usagers Spoliés par 1855.com, qui rassemble également plusieurs propriétaires bordelais ainsi que l'Union des grands crus. Outre sa vocation à obtenir livraison ou remboursement pour ses membres, ABUS1855.com entend "faire en sorte que, par une communication massive, 1855.com ne puisse plus nuire à de nouveaux clients", avait indiqué son vice-président Philippe Misonne à Vitisphere.com. De quoi achever de convaincre Jean-Pierre Meyers de quitter le navire.

Ne se laissant pas abattre pour autant, 1855 s'est ouvert en septembre à la distribution physique, à travers le rachat des Caves de la Transat. Composé de quatre boutiques - deux aux Havre, une à Rouen et une à Boulogne-Billancourt -, le réseau revendique un chiffre d'affaires de 3,5 millions d'euros. Cette acquisition, associée à la réorganisation du capital de 1855, marquent selon l'e-marchand son entrée dans un nouveau cycle de développement. "Nous voilà donc bientôt en situation de démontrer toute notre ambition de réinventer la vente de vins à la française", conclut Emeric Sauty de Chalon.

Une Assemblée Générale extraordinaire ce 21 décembre devrait permettre de regrouper les actions de la société au tarif d'une action nouvelle pour 10 actions anciennes, dont le cours oscille depuis des années autour de 2 centimes d'euros.