Info JDN : l'éditeur de CMP Didomi lève 5 millions d'euros

Info JDN : l'éditeur de CMP Didomi lève 5 millions d'euros La solution de gestion du consentement et des préférences utilisateurs a le marché américain dans son viseur.

Entre la publication attendue des recommandations de la Cnil concernant les modalités opérationnelles du recueil du consentement et une première levée de fonds de 5 millions d'euros, tout juste bouclée, 2020 se présente comme une année charnière pour Didomi. Ce spécialiste français de la gestion du consentement et des préférences utilisateurs vient de convaincre les fonds Breega et BpiFrance d'entrer à son capital. Un vrai changement de cap pour cette société dont le modèle économique, un abonnement mensuel à sa plateforme SaaS dont le montant est calculé selon le nombre de visiteurs du site concerné, lui a permis d'être quasiment toujours à l'équilibre depuis ses débuts en juin 2017. "Cette levée de fonds va nous permettre de renforcer nos équipes commerciales et marketing pour accélérer dans un marché aussi concurrentiel que porteur", justifie le cofondateur de la société Romain Gauthier.

Didomi fournit aux entreprises (annonceurs, e-commerçants, médias…) une solution leur permettant de collecter, stocker et exploiter les consentements et préférences de leurs utilisateurs en ligne. Son produit le plus populaire, dont l'adoption a été dopée par l'entrée en vigueur en mai 2018 du RGPD, est la consent management platform (CMP). Cette interface qui s'affiche auprès de chaque nouveau visiteur d'un site pour permettre à ce dernier de récolter leur consentement conformément aux exigences de la règlementation européenne. L'outil s'est affiché sur pas moins de 45 milliards de pages vues en mai 2020, assure le dirigeant, permettant à Didomi de s'établir comme le leader de son secteur dans des pays comme la France et l'Espagne.

La société, basée à Paris, revendique plus de 150 clients (Orange, Michelin, L'Equipe, Newsweek, El Mundo…). Elle est déjà présente dans une vingtaine de pays dont les Etats-Unis, marché au sein duquel elle va prochainement recruter ses premiers collaborateurs. "Nous avons réussi à y signer nos premiers clients sans présence physique mais il va falloir être plus agressif d'un point de vue marketing pour accélérer", justifie Romain Gauthier. L'un de ses principaux concurrents, Sourcepoint, y a levé près de 26 millions de dollars depuis ses débuts. Si le marché américain n'a pas d'équivalent au RGPD, exception faite de quelques Etats qui, comme la Californie avec son CCPA, ont légiféré sur le sujet, Romain Gauthier constate que les entreprises n'ont pas attendu une éventuelle loi fédérale pour s'intéresser au sujet de la gestion du consentement et des préférences. "C'est dans leur culture marketing de mettre l'individu au centre de la relation et c'est donc une priorité pour elles."

TV et voitures connectées dans le viseur

En même temps que son expansion géographique, le développement de sa ligne de produits est un autre enjeu majeur pour Didomi. "TV connectée, voiture connectée… Nous voulons proposer une solution pour tous les nouveaux points de contact", déclare Romain Gauthier. La solution a également d'autres verticales dans le viseur. D'abord le milieu du gaming, avec le lancement à venir d'un SDK compatible avec le principal OS en matière de développement de jeux, Unity. "Nous voulons aider les acteurs du gaming à mieux intégrer les préférences de leurs utilisateurs dans l'expérience de jeu", détaille Romain Gauthier. Mais aussi le secteur de la santé où les données sont des plus sensibles mais pas toujours bien gérées, à en croire Romain Gauthier. "Cela vaut notamment pour les grandes institutions de santé."

"La plupart des sites se contentent d'afficher un message dès la première page, sans expliquer ce que l'internaute gagnerait en retour. C'est un processus que l'on peut optimiser"

Concernant le cœur de son offre, la récolte du consentement, Romain Gauthier veut également aller plus loin dans ce qui est aujourd'hui vécu par les entreprises comme une contrainte réglementaire, plutôt qu'une opportunité d'améliorer la relation client. "La plupart des sites se contentent d'afficher un message dès la première page, sans expliquer ce que l'internaute gagnerait en retour. Je pense que c'est un processus que l'on peut optimiser, en l'étendant dans le temps et en le segmentant selon les finalités." Pourquoi pas commencer par demander un consentement au suivi des analytics, plus facile à obtenir, et aborder le sujet du traitement de la donnée à des fins marketing dans un second temps, suggère le professionnel.

Ceux qui ont des magasins physiques ou des call centers peuvent s'appuyer sur ces points de contact pour récolter des opt-in via un outil mis sur pied par Didomi. "On enregistre le consentement et on envoie un message au client, via email ou SMS, pour confirmer l'opération", précise Romain Gauthier. Un procédé qui génère des performances supérieures à la moyenne parce qu'on "dit plus facilement oui à un humain." L'argument vaut également pour les sites équipés d'un assistant en ligne, qu'il soit humain ou chatbot. Pour les clients les plus matures, il s'agira également de mettre en place un centre de gestion des préférences qui permet à leurs clients de spécifier, en quelques clics, ce qui les intéressent. Un interfaçage avec les outils de marketing automation, emailing, envoi de SMS ou push notifications, permettra à la marque d'agir en conséquence. "Ça marche dès lors que l'utilisateur y trouve son compte", conclut Romain Gauthier.