De l'Internet haut débit et un portail de contenus dans le TGV Est en 2009

La SNCF vient de débuter le déploiement d'un réseau Internet haut débit sur la ligne du TGV Est. Objectif : offrir un portail de contenus et services différentiants en vue de l'ouverture du rail à la concurrence en 2010.

Dès l'automne 2009, les usagers du TGV Est auront accès à un portail de services et de divertissements sur leur ordinateur portable ou leur terminal mobile, via une connexion à l'Internet haut débit, dans des trains roulant à 320 km/h. Ce projet, baptisé "Connexion TGV ", a été lancé en 2005 par la SNCF pour se préparer à l'ouverture du rail sur les grandes lignes à la concurrence, en 2010, conformément à la réglementation européenne.

"Notre ambition avec ce projet est d'innover et de faire progresser son offre de services dans les TGV en misant sur la mobilité de nos clients tout au long du trajet, explique Tiphen Brunet, responsable du projet à la SNCF. Pour nous, c'est un atout majeur de différentiation de la marque et du service TGV dans le cadre de l'ouverture du marché à la concurrence."

Longue de 2 000 kilomètres, la ligne Est a été choisie en raison de son ADN européen - 52 rames qui vont jusqu'à Munich, Zurich et au Luxembourg - et de son image de modernité - ouverture en juin 2007. Le projet "Connexion TGV" comporte deux phases : une première phase dite de recherche, qui s'est déroulée de janvier 2007 à mai 2008, avec expérimentation du service sur 3 rames de TGV. La seconde phase, qui concerne le déploiement du dispositif, vient de débuter.

Satellite, Wi-Fi, 3G et fibre optique permettront un accès continu l'Internet haut débit sur les 2 000 km de la ligne

Pour cela, la SNCF a choisi un consortium regroupant Orange Business Services (maîtrise d'œuvre, intégrateur du service, porteur d'infrastructures de communication et de R&D), Cap Gemini (réalisation, développement et maintien du portail embarqué, intégration des systèmes d'information concernés par le projet), Eutelsat (fourniture du réseau satellite) et Alstom (fourniture et de l'installation des équipements Wi-Fi et des serveurs embarqués). Choisi en janvier 2007 suite à un appel d'offres européen, ce consortium baptisé OCEA a été validé par la SNCF comme prestataire final du projet suite à la fin de la phase de recherche, le 24 septembre dernier.

Concrètement, chaque wagon de la ligne sera équipée d'antennes satellitaires, GPS, et ailerons Wi-Fi en toiture, de serveurs de routage, d'hébergement de contenus et de gestion de données clients dans les rames. Un backbone en fibre optique sera déployé sur toute la longueur de la rame pour assurer le transfert de données entre le Wi-Fi et les serveurs. L'accès à Internet se fera via le satellite, complété dans les zones d'ombre en France et au Luxembourg par du Wi-Fi au sol, en Allemagne et en Suisse par les réseaux Internet mobile 3G. L'objectif pour la SNCF est d'offrir une connexion de 2 Mbits/s en réception et de 0,5 Mbit/s en émission, avec un taux de couverture de 98 % en France et au Luxembourg, de 86 % en Allemagne.

Par ailleurs, la SNCF vient d'annoncer la signature d'un partenariat pour la partie services et contenus avec le groupe Bolloré. Ce partenariat prend la forme d'une joint-venture dotée d'un capital de 10 millions d'euros, détenue à 51 % par la compagnie ferroviaire et à 49 % par le groupe média. "Notre ambition est d'offrir plus qu'un simple accès Internet, dont l'utilité vise essentiellement les hommes d'affaires, explique Tiphen Brunet. Les deux tiers de la clientèle du TGV Est sont en effet des voyeurs privés. Pour les adresser, nous voulons offrir un large éventail de services et de contenus de divertissement."

Le groupe Bolloré, choisi également suite à un appel d'offres, produira le contenu du futur portail de services Internet du TGV Est : des actualités mise à jours toutes les 15 minutes, des informations touristiques sur les destinations, une carte géolocalisée interactive, des vidéos, etc. Bolloré apporte également son expertise sur le marketing interactif et sur le Wi-Fi via sa filiale WiFirst.

Le modèle économique de cette future offre de services repose sur un accès payant et un accès gratuit aux services et contenus pour le lancement. A terme, l'offre devrait monter en charge avec des contenus premium. La joint-venture vise un chiffre d'affaires annuel de 11 millions d'euros à l'horizon 2012.

L'ouverture du service débutera à l'automne 2009 et sera accessible sur l'ensemble des rames de la ligne de TGV Est d'ici la fin 2010. La SNCF a investi 21 millions d'euros sur la première phase de recherche du projet. Elle ne communique pas encore le coût de la phase de déploiement.