Toyota Connected, l'arme data du constructeur pour ses services connectés

Toyota Connected, l'arme data du constructeur pour ses services connectés La filiale du constructeur automobile japonais analyse les données de ses véhicules et les habitudes des conducteurs pour concevoir de nouvelles applications de mobilité.

Pour Toyota, l'IoT n'est pas qu'un moyen d'optimiser ses véhicules. Quand Renault présente une Clio au cockpit intelligent, que Volkswagen s'allie à Microsoft pour rendre plus intelligents ses voitures ou que Seat travaille sur un nouveau modèle utilisant la 5G, le constructeur japonais, lui, mise aussi sur les services. Concrètement, détaille Agustin Martin, PDG de Toyota Connected Europe, "notre facteur de différenciation vient de notre capacité à maximiser les possibilités offertes par les capteurs connectés pour améliorer la qualité de services tels que l'autopartage".

Une stratégie qui fait de Toyota Connected un élément stratégique pour le constructeur. Cette filiale, destinée à exploiter les données des véhicules pour offrir des services connectés, se déploie actuellement en Europe. La division Europe a reçu un investissement initial de 5,2 millions d'euros avec l'objectif de promouvoir des services de mobilité et gérer la sécurité informatique.

Toyota Connected a d'abord été développée au Japon et en Asie dans les années 2000, pour offrir au constructeur un nouveau point de contact avec ses clients via la télématique. Puis en 2016 aux Etats-Unis, pour mener des recherches sur le big data et la manière d'améliorer les véhicules. Depuis mai 2018, une cinquantaine d'experts, principalement des datascientist, travaillent à Londres pour créer les nouveautés européennes. La structure assure également la gestion du centre de mégadonnées de Toyota en Europe. Car depuis le début de l'année, tous les nouveaux véhicules des marques Toyota et Lexus sont équipés d'un module de communication de données (DCM) permettant la connectivité. En 2018, 111 000 véhicules ont été commercialisés. 

L'autopartage, une tendance forte en Europe

Les data collectées par les véhicules sont analysées dans la plateforme cloud Azure de Microsoft, partenaire du constructeur depuis 2011. "Nous avons une masse considérable de données qu'il faut traiter pour nous permettre de comprendre l'usage des conducteurs et leur offrir un service pertinent", explique Agustin Martin. L'intelligence artificielle, et en particulier le machine-learning, est mise à contribution. "Nous avons une architecture ouverte et nous invitons les développeurs à utiliser nos API pour maximiser l'utilisation de la data que nous rassemblons", poursuit-il, en soulignant que Toyota passe d'un statut de constructeur à une entreprise de données.

En France, l'autopartage est le premier projet de Toyota Connected. © Toyota Connected

Les habitudes de mobilité sont cartographiées par pays et l'autopartage domine les travaux des équipes. La filiale s'est attachée par exemple à développer Yukõ, son service d'autopartage à Venise permettant aux utilisateurs de réserver et de déposer la voiture louée auparavant dans le parking du centre-ville de son choix. Ce service sera étendu au printemps au Danemark et en Espagne, où il sera destiné aux professionnels. Des salariés auront la possibilité de réserver – pour effectuer leurs déplacements professionnels – des véhicules de la marque stationnés dans les parkings de certaines villes. Parmi les services connectés publics offert dans le véhicule, les équipes ont travaillé sur l'envoi d'informations sur le "dernier kilomètre".

Pour le développement des offres, l'entité se base sur l'offre existante de Toyota et les personnalise en fonction des besoins européens, par exemple pour s'adapter au maillage routier des villes du Vieux continent, très différent de ceux de leurs homologues américaines notamment. Les services conçus sont commercialisés via la plateforme de services de mobilité (MSPF). En France, Toyota s'est lancé dans l'autopartage via un partenariat avec l'opérateur Hype. Particuliarité, les véhicules fonctionnent à l'hydrogène. Air Liquide et Idex s'occupent de créer et gérer les stations de recharge.