A Nice et Antibes, l'IoT protège les réseaux d'eau

A Nice et Antibes, l'IoT protège les réseaux d'eau Les deux métropoles déploient depuis 2014 des objets connectés pour garantir la sécurisation de leurs infrastructures d'eau potable. L'une s'est focalisée sur la qualité de la ressource, l'autre sur la sûreté des données issues de ces réseaux.

C'est avec l'organisation des Jeux de la francophonie, en septembre 2013, que la métropole de Nice a pris conscience du rôle de l'IoT dans la protection des réseaux d'eau. Des capteurs ont dû être déployés pour surveiller la qualité de l'eau potable et protéger les athlètes contre toute atteinte. "Quand, en 2014, nous avons décidé d'assumer nous-même la gestion de l'eau avec la création d'une régie, la question de la sûreté a été au cœur de nos réflexions et nous avons poursuivi les expérimentations menées, à la fois pour contrôler les points d'accès au réseau et pour surveiller les critères de potabilité", se remémore Hervé Paul, président de la commission en charge de l'eau et de l'assainissement à la métropole et président de la régie eau d'Azur. De son côté, la ville d'Antibes a lancé son premier projet IoT au cours de la même période, pour tester l'apport de l'IoT à une large échelle et garantir la sécurisation des données issues des réseaux d'eau.

Les deux collectivités avaient un besoin commun : s'assurer de la fiabilité des données

Les deux collectivités avaient un besoin commun : s'assurer de la fiabilité des données. A Nice, plusieurs capteurs ont été testés avec l'entreprise Neroxis, filiale de Birdz qui fournit la solution à la métropole. "Les premiers capteurs présentaient des défauts d'alerte, déclenchant de faux signaux, mais les technologies sont désormais plus matures et nous avons pris le temps de former nos équipes pour qu'elles sachent comment réagir en fonction des indicateurs", raconte Hervé Paul.

"Les sondes de nouvelle génération mesurent jusqu'à sept paramètres pour certifier que l'eau n'a pas été polluée. La conductivité par exemple se modifie en cas de contamination", précise Cyrille Lemoine, directeur général de Neroxis. Birdz, sa maison-mère, a noué fin mai une alliance avec Ledger pour sécuriser, via la blockchain, la transmission des données des réseaux d'eau. La ville d'Antibes a pour sa part noué un partenariat avec Sigfox, Veolia et SAP : "Une solution encryptée de bout en bout, du capteur à la console de visualisation a été créée pour cet usage et nous l'avons expérimentée gratuitement", explique Patrick Duverger, DSI d'Antibes, pour qui la priorité était la qualité de chiffrement. "La difficulté a été de ne pas augmenter le volume de données sur les réseaux IoT avec le cryptage", ajoute-t-il.

De nouvelles prestations aux entreprises

Une mise en production des solutions a été effectuée dans les deux collectivités. Le DSI d'Antibes se réjouit qu'un traitement fiable des données sur les 315 kilomètres de réseau permette à son délégataire d'optimiser le renouvellement de l'infrastructure et de maintenir le prix du prix du mètre cube d'eau assaini à 1,4 euro. "A Nice, cela nous permet de proposer de nouvelles prestations aux entreprises du territoire puisque nous pouvons surveiller des sites en particulier", détaille Hervé Paul. Des industriels ou des acteurs de l'hôtellerie peuvent connaître en temps réel l'état de l'eau qui les approvisionne. "Les collectivités se préoccupent de plus en plus de ces questions. Elles se rendent compte des conséquences qu'une pollution de l'eau pourrait avoir, en cas d'attaque terroriste du réseau, d'un accident d'un camion-citerne, ou d'une coulée de boue", raconte Cyrille Lemoine, pour Neroxis.

Désormais, la métropole de Nice entend intégrer de nouveaux capteurs IoT pour effectuer d'autres formes de suivi et être, par exemple, capable de détecter les fuites de canalisation et limiter les prélèvements de la ressource. "Les objets connectés font remonter des données simples mais quand on fusionne les informations de différents capteurs, cela offre un scope bien plus large", confirme Jean-Marc Lazard, CEO d'OpenDataSoft, qui fournit la plateforme d'analyse de la donnée de Neroxis. Antibes poursuit pour sa part ses travaux sur l'agrégation des données, en rendant notamment intelligentes ses caméras de vidéosurveillance.