Quel avenir pour les objets connectés dans le fitness ?

Avec les applications et les bracelets connectés, les IoT ont fortement influencé notre manière de faire du sport. Mais que nous réserve le futur ?

Les objets connectés ont envahi notre quotidien : il y a aujourd’hui plus de sept milliards d’objets connectés dans le monde, soit plus d’objets connectés que d’humains. Si on parle beaucoup d’IOT (Internet Of Things) dans le domaine de la santé, les technologies ne sont pas encore tout à fait prêtes pour révolutionner le monde médical. 

Cependant, les objets connectés ont déjà considérablement révolutionné les usages dans le domaine du sport et du fitness. Et le sport est certainement un des meilleurs moyens pour rester en bonne santé toute sa vie. En effet, ce n’est un secret pour personne, avoir une activité physique régulière permet d’augmenter son espérance et sa qualité de vie. Dans le domaine du sport et du fitness, les objets connectés permettent de mesurer les performances sportives et également de surveiller le niveau d’activité physique. 

La sédentarité apportée par le mode de vie moderne a considérablement réduit nos capacités physiques et notre santé. C’est pourquoi, le nombre de pas effectués dans la journée, le nombre d’heures de sommeil profond, ou encore le nombre de calories brûlées sont devenus des données primordiales pour la santé de chacun.

Le succès des objets connectés dans le monde du fitness

Les objets connectés fitness tels que les bracelets, les balances ou encore les applications mobiles dédiées à la remise en forme se sont imposés sur le marché du fitness, depuis plusieurs années, comme de véritables valeurs sûres. 

En effet, le nombre de sportifs utilisant des objets connectés pour améliorer leurs performances sportives a grandement augmenté au cours de ces dernières années. Par exemple, les coureurs sont quasiment tous équipés de traqueurs – montre ou smartphone – qui permettent de savoir la vitesse à laquelle ils courent, le dénivelé de leur parcours, le nombre de kilomètres parcourus… Ils comparent ainsi leurs performances pour savoir s’ils sont en progression ou en régression.

De plus, de nouveaux types de produits sont également en train de s’imposer sur le marché, comme par exemple, le vélo d’appartement connecté Peloton ou l’application Zwift, qui permettent d’apporter une dimension sociale et ludique à l'entraînement à domicile sur vélo. Autre exemple avec la start up Mirror, qui a conçu un miroir connecté permettant de suivre des cours de sport à la maison, et qui a récemment effectué une levée de fonds de 36 millions de dollars. D’années en années, les innovations IoT dans le domaine du fitness ne manquent pas.

L'une des principales raisons pour lesquelles les sportifs sont autant demandeurs en termes d’objets connectés est la volonté d’en savoir toujours plus sur soi. Quels que soient les objectifs individuels d'une personne en matière d'exercice physique, sa volonté restera toujours de s'améliorer d'une manière ou d'une autre, et de mesurer cette évolution.  En collectant et en fournissant continuellement des données, les objets connectés ont fondamentalement changé la façon dont les gens font du sport en leur offrant une visibilité sans précédent. En outre, les données des IoT permettent de prouver l’efficacité de l’effort, rendant ainsi la pratique sportive plus transparente et donc plus motivante.

Au fur et à mesure que les différentes technologies continuent à se perfectionner, l’impact des objets connectés sur l'industrie du fitness risque de se révéler encore plus grand dans les années à venir. Au cours des dernières années, plusieurs tendances innovantes ont commencé à se dessiner. En voici quelques unes.

Une dimension communautaire toujours plus grande

Que cela soit pour des raisons d’émulation, de motivation, de communication ou encore de compétition, les sportifs sont de plus en plus nombreux à partager leurs performances sportives. Que cela soit via les différents réseaux sociaux ou par le système interne du service en question, il est de plus en plus facile de communiquer sur ses prouesses sportives. 

Ce genre de pratique s’est largement répandu par l’avènement des réseaux sociaux et des jeux vidéo. Les concepteurs d’objets connectés le savent et c’est pourquoi l’aspect communautaire est souvent mis au centre des fonctionnalités des différentes applications. Classements, messages, défis, likes, partages, points d’expériences… Même si on fait son sport seul chez soi, on a envie d’échanger et d'interagir avec les résultats d’autres sportifs passionnés connectés au même réseau.

Vers des salles de sport sur-connectées

Les salles de fitness sont de plus en plus connectées. Les machines donnent de plus en plus d’informations sur leur utilisation, ce qui ravit leurs utilisateurs. Certaines salles premium suivent même toutes les données de leurs adhérents grâce à des capteurs sans fil et une base de données centralisée. 

Cela permet aux coachs fitness d’y avoir accès sur leur tablette et d’adapter leurs conseils à leurs élèves en fonction de l’historique de leurs performances sportives ou même d’éviter des accidents liés au surentraînement. Bien entendu, ces données sont également accessibles, à titre personnel, sur des comptes utilisateurs.  Certains centres sportifs installent même des tableaux de classement au dessus des machines pour afficher la cadence ou la puissance des participants afin de les inciter à travailler plus dur ou à rattraper le reste du groupe. C’est un excellent moyen de doper la motivation des adhérents.

Des capteurs de plus en plus intelligents

Il y a encore quelques années, le capteur de fréquence cardiaque était un appareil à usage unique qu'une personne attachait à son corps lorsqu'elle voulait suivre sa fréquence cardiaque. Le résultat n’était même pas fiable à 100%. Aujourd'hui, les capteurs de fréquence cardiaque sont non seulement omniprésents dans tout type de devices, mais également de plus en plus discrets, précis et sensibles. 

Il en va de même pour tous les autres capteurs de positions de type accéléromètre. Du fait de leur petite taille, ils sont largement présents dans les vêtements connectés, transmettant instantanément et en continu un grand nombre de données vers le cloud. Les capteurs ne feront que progresser et innover dans les années à venir, nécessitant moins d'énergie, de matériel et d'infrastructure, tout en fournissant plus de données et de nouvelles informations.

Vers une expérience de plus en plus immersive

Fini le temps où il fallait se contenter d'un vélo fitness ou d'un tapis roulant avec une  télévision accrochée au mur. Aujourd'hui, les gens recherchent des expériences d'entraînement plus immersives, plus stimulantes et plus engageantes. Ils veulent utiliser un vélo d’appartement au chaud chez eux, ou dans une salle de sport tout en ayant le sentiment d’évoluer dans un monde virtuel réaliste et motivant. 

Par exemple, courir sur un tapis en ayant l’impression de courir un marathon entouré de joggeurs dans les rues de New York. La réalité virtuelle a un grand rôle à jouer dans les simulations d’expériences sportives riches et immersives. Black Box VR vient d'ouvrir la toute première salle de fitness en réalité virtuelle à San Francisco. Si la démocratisation de la VR en complexe sportif n’est pas pour tout de suite, les différents casques de réalité virtuelle offrent, dès à présent, de belles expériences dans le cadre du home training. Ce qui laisse présager un futur radieux pour l'entraînement fitness à domicile assisté de la réalité virtuelle.

Limiter le nombre de données

Les applications mobiles liées au sport et au bien-être se multiplient et connaissent un grand succès chez les utilisateurs. Une application leader du marché comme freeletics cumule plus de 10 millions de téléchargements et possède un des taux de rétention les plus élevés parmi les applications mobiles. 

Cependant, il existe un problème imminent qui ne doit pas être ignoré : à partir de quand toutes les données relatives à la condition physique vont commencer à devenir trop nombreuses ? En d'autres termes, avec des capteurs de plus en plus intelligents et l'apparition constante de nouveaux types de données, comment un individu peut-il faire le tri entre toutes ces données ?

L'utilisateur moyen ne peut consommer de manière productive qu'une quantité limitée d'informations, et lorsque les traqueurs fitness mettent en corrélation des flux de données disparates pour créer de nouvelles mesures – comme par exemple la fréquence cardiaque, la distance parcourue ou la vitesse – les choses peuvent devenir encore plus indigestes. 

Pour que les objets connectés continuent à apporter de la plus-value au monde du fitness, les concepteurs d'applications doivent absolument limiter le nombre de données qu'ils rendent disponibles pour les utilisateurs. La sur-abondance de données est même un problème pour les fabricants d’objets connectés car il est nécessaire de détenir les bon outils et un personnel qualifié pour traiter ces données. Tout ceci coûte cher. De plus, la croissance exponentielle de données est également une menace écologique tant les centres de serveurs énergivores se multiplient sur la surface du globe.  Il faut également ajouter à cela toutes les lois et les régulations qui vont émerger dans le cadre de la protection des données. Détenir trop de donnés n’est donc pas non plus enviable du côté des industriels.

L'avenir des objets connectés dans le fitness est indéniablement prometteur, surtout si l'on considère le fait que la technologie du cloud a rendu la collecte, le stockage et la diffusion de grandes quantités de données relativement fluides et abordables. La 5G et les nouvelles technologies de communication vont rendre les transmissions encore plus rapides. 

L’avancée technologique permettra de construire de nouveaux IoT qui répondront à une demande toujours croissante en terme de volonté de remise en forme. Si nos styles de vie tendent à se sédentariser de plus en plus, le souhait de se maintenir dans un corps svelte et en bonne santé n’en sera que plus fort. Il faudra néanmoins viser juste et ne pas se diriger vers de la surenchère d’objets et de données inutiles.