Face au coronavirus, R-Pur veut adapter ses masques anti-pollution au médical

Face au coronavirus, R-Pur veut adapter ses masques anti-pollution au médical La start-up ambitionne de produire un à trois millions de masques par mois à partir de la mi-avril en modifiant sa chaîne de production.

Avec la crise du coronavirus, R-Pur cesse de prendre toute commande pour se réorienter sur la santé. Fondée en 2016, la start-up propose historiquement un masque anti-pollution connecté pour les runners et les utilisateurs de vélo, de scooter ou de moto. Elle a pour cela développé une technologie de filtration adaptée aux environnements urbains. Avec le Covid-19, l'entreprise fait le choix de mettre ses compétences et son énergie au service de la production de masques hospitaliers. R-Pur cherche actuellement un site de fabrication certifié ISO 9001 pour y installer ses machines et réadapter ses produits. Elle compte pouvoir livrer un à trois millions de masques médicaux dès la fin-avril.

La start-up produit tous ses masques en France mais elle doit faire face à une difficulté : le prix des matières premières. "Le coût des matières filtrantes a été multiplié par vingt ces derniers mois", souligne Matthieu Lecuyer, son cofondateur et directeur général, qui espère recevoir des aides gouvernementales pour effectuer cette reconversion momentanée. "Nos masques actuels sont trop sophistiqués pour l'environnement médical, avec une filtration des particules jusqu'au nanomètre. Cela les rend trop coûteux pour le marché de la santé."

Un masque pour les piétons à l'été

R-Pur pourrait s'implanter sur le marché de la santé de manière durable. "Il y a beaucoup de gaspillage de masques jetables. On pourrait apporter une réponse à cette problématique en proposant un produit plus durable", estime Matthieu Lecuyer. "Avec le Covid-19, il y a par ailleurs une prise de conscience de la population de l'importance du port du masque pour se protéger contre les virus de manière plus globale." R-Pur, qui compte près de 15 000 clients, connaît une augmentation de ses ventes depuis le début de l'année. La part de l'export de l'entreprise, qui a réalisé 1,5 million d'euros de chiffre d'affaires en 2019, est passée de 20 à 35%. Même si la production des masques non-médicaux tourne au ralenti, la demande devrait encore s'accroître à l'avenir avec la sensibilité croissante des populations à la qualité de l'air respiré.

Les équipes de R-Pur, d'une quinzaine de salariés, développent également de nouveaux produits, notamment un masque dédié aux piétons qui sera disponible d'ici l'été sur les marchés asiatique et européen. "Nous revoyons le design pour modifier l'attache du masque actuel", précise Matthieu Lecuyer. Enfin, R-Pur prévoit des offres destinées au marché professionnel qui seront dévoilés lors du CES 2021. "Tous ces projets vont nous pousser à recruter dès la fin de la crise", assure Matthieu Lecuyer.