Avec sa caméra IoT KoniTherm, Konica Minolta propose un produit de crise

Avec sa caméra IoT KoniTherm, Konica Minolta propose un produit de crise Le fournisseur japonais de services informatiques détecte avec sa caméra connectée aussi bien la fièvre que le respect du port du masque et des règles de distanciation physique.

Pour le japonais Konica Minolta, la France fait figure de pays pilote dans le développement d'innovations. Avec la crise du coronavirus, ce sont  les équipes françaises du fournisseur de services informatiques qui ont mis au point la KoniTherm, une caméra connectée destinée à soutenir les entreprises dans la période de déconfinement. Cette dernière, disposée sur une station mobile, surveille à la fois la température des personnes passant dans son champ de vision, le port du masque et le respect des règles de distanciation physique.

"Konica Minolta est depuis son origine spécialisée dans les lentilles de téléobjectifs. Nous nous sommes diversifiés à la vidéosurveillance il y a trois ans et demi en travaillant sur la détection des départs de feu de forêt. Nous avions par ailleurs conçu une caméra thermique pour éviter la propagation d'Ebola, en Afrique. Nous avions donc le matériel hardware et software pour lancer rapidement la KoniTherm", explique Rémy Brunet, directeur national du développement des ventes vidéo solutions services de Konica Minolta en France. Pour concevoir la KoniTherm en un mois, les équipes de Konica Minolta et de Mobotix, fabricant allemand de caméra IP détenu par le groupe japonais, ont travaillé avec la start-up messine Two-i, experte en intelligence artificielle, afin d'associer à la caméra thermique un outil d'analyse des flux vidéo s'appuyant sur du deep learning.

Plus de 50 commandes en France

Livrée sur le marché depuis le 1er juin, la KoniTherm a pour particularité d'être mobile et autonome, par son installation sur un support. "C'est ce qui fait son atout, car les collaborateurs la trouvent moins intrusive qu'une caméra fixée au plafond", souligne Rémy Brunet, qui a reçu en France une cinquantaine de commandes d'entreprises pour une à trois caméras, d'une valeur à l'unité comprise entre 9 000 et 11 000 euros. La KoniTherm a notamment été déployée dans un hôpital du sud de la France pour détecter dans le sas d'entrée des urgences les personnes présentant de la température afin de bloquer les portes en attendant de les diriger vers un autre service. Konica Minolta cible également le secteur événementiel, qui pourra déplacer la caméra mobile en fonction des circonstances. Konica Minolta fait de la KoniTherm un produit de crise dans le secteur de la santé. "Elle n'évoluera pas pour d'autres usages mais elle s'inscrit dans la durée en permettant de surveiller la grippe par exemple", indique Rémy Brunet.

Une caméra connectée est "un élément pour récupérer de la donnée. En ce sens, elle va devenir un objet critique et son usage va se multiplier", selon Agnès Chabrier, responsable marketing en France. Konica Minolta, qui réalise dans l'impression plus de 60% de son chiffre d'affaires fixé à 615 millions d'euros en 2019, prévoit une croissance de l'activité vidéo. L'entreprise lancera à la rentrée sa KoniCam à destination des municipalités, des caméras mobiles et autonomes reliées entre elles pour détecter, par exemple, des vols ou des déchetteries sauvages. Konica Minolta prépare par ailleurs une soixantaine d'applications pour ses caméras. "Les clients pourront choisir dans le cadre d'un forfait mensuel les plus pertinentes pour leur verticale métier", prévient Rémy Brunet.