La qualité de l'air donne un second souffle aux capteurs IoT d'Olythe

La qualité de l'air donne un second souffle aux capteurs IoT d'Olythe La start-up basée à Aix-en-Provence a développé un capteur de mesure des composés organiques volatils dans l'air expiré, voué à s'intégrer dans des objets connectés de santé.

L'intérêt des entreprises pour les sujets liés à la santé et à la qualité de l'air, en réaction à la crise sanitaire, offre un rebond d'activité à Olythe. La start-up française, experte dans l'analyse de l'air expiré par spectroscopie infrarouge, avait rencontré des difficultés en mars 2020 à la suite de la baisse de la demande de ses clients. Désormais, elle se retrouve au cœur de nouvelles opportunités en santé avec son capteur OCIEngine d'analyse des composés organiques volatils dans l'air expiré.

Jusqu'à présent focalisé sur la conception de sa gamme d'éthylotests connectés, Olythe développe son expertise dans l'analyse de l'air expiré. "La mesure de l'alcoolémie reste notre axe fort car il s'agit toujours d'un important problème de santé mais notre savoir-faire nous permet de nous étendre à d'autres problématiques en santé et nous n'avions pas de raison de rester uniquement sur l'alcool car l'analyse d'autres molécules est simple pour nous", explique Guillaume Nesa, cofondateur d'Olythe.

"Nous avons juste eu besoin de changer un composant pour que notre capteur utilisé dans l'éthylotest prenne en compte d'autres molécules"

Cela fait un an et demi que l'idée de cette évolution du capteur a germé dans l'esprit de Guillaume Nesa. Après des échanges avec ses partenaires, il a fallu un an pour le concrétiser en parallèle aux autres projets de l'entreprise. "Nous avons juste eu besoin de changer un composant pour que notre capteur utilisé dans l'éthylotest prenne en compte d'autres molécules. Ensuite, cela a été un travail de paramétrages pour parvenir aux seuils demandés compatibles avec le niveau de performance d'un appareil portable", détaille le cofondateur, qui a déjà œuvré six ans en R&D dans la miniaturisation et la baisse de consommation de son produit dédié à l'éthylotest.

Le spectromètre est traversé par un rayonnement infrarouge. Lorsque l'air expiré est introduit dans la chambre de mesure, les molécules absorbent une partie du rayonnement et réduisent l'intensité du signal optique. La concentration du gaz peut donc être déduite. Au-delà de la concentration d'alcool, OCIEngine est capable de mesurer le taux d'acétone et de dioxyde de carbone (CO²).

Avec cet appareil breveté, les perspectives d'Olythe prennent une bouffée d'air. L'entreprise pourra contribuer à la détection de maladies infectieuses et chroniques (intoxication, diabète ou insuffisance respiratoire, ndlr) et aider au diagnostic médical. Des études sont également engagées pour déterminer l'intérêt de marqueurs dans l'air exhalé dans le dépistage du cancer. "Il y a plein de choses à analyser dans l'air expiré, il faut juste trouver un vrai cas d'application", indique Guillaume Nesa, qui compte sur les laboratoires de recherche pour trouver un usage pertinent. C'est la raison pour laquelle Olythe a choisi de commercialise son capteur OCIEngine en direct à ses clients, en marque blanche, et de l'adapter au gré des demandes.

Son objectif est de l'intégrer à des objets connectés du quotidien pour enrichir leurs fonctionnalités. La communication se fait ainsi en interne de fil à fil avec le microcontrôleur avec la norme RS-232. Une trentaine de clients ont déjà montré leur intérêt, en France mais aussi à Hong Kong et en Amérique du Nord. Olythe est en discussion avec un fabricant d'IoT pour implémenter sa solution à un produit multicapteurs.