Comment Agora applique le no-code à l'IoT

Comment Agora applique le no-code à l'IoT La start-up met à profit les avantages du no-code pour les techniciens, qui peuvent ainsi automatiser leurs processus sans avoir à recourir à des développements informatiques.

La numérisation se répand de manière accélérée dans tous les métiers depuis le début de la crise sanitaire. Les opérateurs ont besoin d'outils et de dashboard pour optimiser leurs processus et être plus efficaces, "mais ce ne sont pas des informaticiens. Ils ont besoin de pouvoir créer des programmes répondant à leurs besoins sans avoir à coder. Seul le no-code le permet", explique en analysant le succès de cette pratique Thierry Grenot, cofondateur et CEO d'Agora Sotware, une entreprise d'une quinzaine de personnes qui propose une solution logicielle hébergée en France en no-code pour interconnecter les différentes applications du système d'information, en particulier l'IoT. Le no-code, c'est en effet la possibilité de créer des applications en sélectionnant et en réglant par simple clic des briques technologiques.

"Nous avons créé l'entreprise il y a deux ans sur le constat que dans les entreprises d'une certaine taille, et dans les collectivités, le système d'information est très fragmenté. Et avec l'essor de l'IoT, cela ne va aller qu'en s'accroissant. Or, les utilisateurs se retrouvent perdus face au nombre d'applications disponibles. Nous avons voulu proposer une solution qui fasse le pont entre les multiples technologies pour actionner toutes les données de manière utile", raconte Thierry Grenot. Pour donner la main aux opérateurs, Agora Software a opté pour un fonctionnement en langage naturel. Sa solution est ensuite intégrée dans les connecteurs des plateformes pour faire communiquer les applications entre elles. Ainsi, dans l'agriculture notamment, les utilisateurs peuvent interroger directement leurs sondes IoT sur l'état du sol avec la formulation qu'ils souhaitent. Exemple : "Quel est le taux d'humidité du sol sur la parcelle X ?"

"Déployer une solution en no-code pour relier les objets connectés à d'autres systèmes ne prend que quelques heures"

Pour Thierry Grenot, le no-code a un triple avantage : il permet d'impliquer les opérateurs dans les processus et de leur mettre à disposition des fonctionnalités répondant exactement à leurs besoins, et ce de manière rapide. Par exemple, pour une collectivité, cela permet aux techniciens de ne pas déclencher le chauffage des écoles quand il n'y a pas classe ou de ne pas arroser les espaces verts les jours de pluie. "Ça paraît être du bon sens mais ces processus sont compliqués à automatiser, étant donné qu'ils font intervenir des capteurs IoT, avec d'autres mécaniques dans le système informatique. Beaucoup en abandonnent l'idée face à la complexité de programmation. Or, déployer une solution en no-code pour relier les objets connectés à d'autres systèmes ne prend que quelques heures", certifie-t-il.

Agora Software, qui a choisi de s'internationaliser dès sa création, est en phase de déploiement depuis quelques mois en France et au Canada dans des collectivités, axe fort de sa stratégie. Sa solution est commercialisée en SaaS, par mois ou par an, mais aussi par l'achat de la licence pour plusieurs années. "Les clients testent généralement d'abord un POC, qui revient à quelques milliers d'euros par an, avant d'effectuer des déploiements à l'échelle, qui eux, demandent un investissement compris entre 10 000 et 50 000 euros", précise Thierry Grenot. Déployer sa solution sur des objets connectés dotés d'une bande-passante importante est l'objectif à terme d'Agora Software.

Agora Software n'est pas le seul sur le marché à mettre en avant les atouts du no-code. "Le no-code n'est pas nouveau, il est à la base de IFTTT ou de Zapier. Microsoft ou Orange proposent aussi des offres intégrant du no-code. Notre différenciateur sur le marché est notre positionnement sur l'OT, c'est-à-dire les processus opérationnels quand les autres acteurs se focalisent sur les processus IT", indique Thierry Grenot.

Un argument de vente que prônent de plus en plus d'éditeurs sur leur plateforme. Energisme par exemple rappelle que sa plateforme IoT fonctionne en no-code depuis sa conception. "Le no-code n'est pas destiné à remplacer le code sur une plateforme mais à offrir des possibilités aux métiers, afin qu'ils se concentrent sur leurs compétences tout en ayant accès à la donnée grâce à l'automatisation d'algorithmes", estime le DG Thierry Chambon. Un avis partagé par TimeTonic, qui a mis sa plateforme à disposition de Vertuoz By Engie en juin dernier pour superviser une partie du parc des capteurs IoT pour les techniciens intervenants dans les bâtiments connectés. Plus récemment, face aux perspectives de marché qui se multiplient, l'éditeur Ivanti Wavelink a acquis en août dernier Wiio et sa plateforme IoT, notamment pour ses compétences dans le no-code. Un argument de vente, on vous dit.