Microsoft rend réel le metaverse pour le BtoB

Microsoft rend réel le metaverse pour le BtoB L'entreprise s'est alliée avec le français Cosmo Tech, expert des jumeaux numériques, pour expérimenter de premiers usages en metaverse avec leurs clients communs, en particulier dans les utilities.

Depuis les annonces de Meta - le nouveau nom de Facebook, le terme de metavers est sur toutes les lèvres. Le géant du web a toutefois prévenu qu'il n'en était qu'au début de l'aventure : rien ne verra le jour avant 2022. De son côté, Microsoft prend une longueur d'avance en adaptant sa plateforme Microsoft Azure Digital Twins aux applications de metavers afin de rendre réel dès à présent le concept pour les industriels. Au-delà des annonces sur Teams (lire notre article Microsoft Teams déploie un metaverse pour contrer Facebook), Microsoft collabore avec le français Cosmo Tech, expert des jumeaux numériques, pour développer les premiers usages "mêlant monde physique et numérique de manière simultanée et synchronisée".

L'objectif de ce metavers BtoB : "Aider les dirigeants d'entreprises à améliorer leurs process en leur donnant les moyens de visualiser leurs processus et leurs systèmes car leur principale problématique est d'avoir une visibilité sur l'impact de leurs choix à court, moyen et long terme", explique Hugues de Bantel, CEO et cofondateur de Cosmo Tech. Le metavers est "un assemblage d'un certain nombre de briques technologiques", explique Xavier Perret, directeur Azure de Microsoft France, qui considère le metavers comme une continuité des produits du groupe. "Le bas de la pyramide est d'abord constitué par l'IoT, qui permet de collecter les données. Viennent au-dessus les jumeaux numériques simulant des modèles. Puis on ajoute des briques, comme de la cartographie, de l'intelligence artificielle, etc., avant de visualiser l'ensemble avec une couche de réalité mixte. Ces technologies sont toutes disponibles et on a déjà des clients pour expérimenter des usages en metavers."

Pour illustrer leur vision du metavers, les deux partenaires prennent l'exemple de la gestion d'un parc éolien pour leurs démonstrations, qu'ils ont effectuée au salon Sido Lyon les 22 et 23 septembre dernier (et de nouveau au Sido Paris ces 9 et 10 novembre). Equipé d'un casque Hololens, Arnaud Fontaine, responsable des ventes des solutions IoT en Europe, présente sur un écran ce qu'il a sous les yeux : une représentation d'un parc éolien, dans lequel une installation clignote en rouge. En la sélectionnant, ses données IoT apparaissent au centre de l'écran en temps réel et l'analyse du tableau de bord prévient d'un problème de sous-performance. D'un mouvement du doigt, Arnaud Fontaine affiche dans un coin de l'écran les données météo à venir et les prévisions du prix de l'énergie. Une courbe sur un côté de l'écran témoigne de son plan de maintenance. En fonction de ces éléments, le gestionnaire du parc pourra adapter la production de cette éolienne. Microsoft et Cosmo Tech collaborent avec plusieurs utilities sur cet usage en Amérique du Nord.

"Le ROI est immédiat quand on l'applique à des systèmes où il y a une interdépendance"

Cet exemple est valable, d'après les deux acteurs, pour tout système complexe. Dans le retail par exemple, le metavers permet de représenter tout ce qui se passe dans un magasin de distribution pour définir les rayons mal remplis ou le nombre de caisses à ouvrir pour améliorer les performances. "Il ne faut pas plus de trois à quatre mois pour en tirer de la valeur et le ROI est immédiat quand on l'applique à des systèmes où il y a une interdépendance ", affirme Hugues de Bantel.

En France, Microsoft et Cosmo Tech ont déjà commencé à travailler avec la communauté de communes de Paris-Saclay, d'abord sur des jumeaux numériques : "Cette dernière a signé le Pacte climat en 2019 et sa problématique aujourd'hui est de déterminer comment optimiser ses politiques d'aménagement et quel doit être le positionnement et le dimensionnement des sources d'énergie de différentes sources (géothermie, gaz, biomasse, etc.) tout en réduisant son empreinte carbone et en augmentant la qualité de service auprès des citoyens. Cela ne peut s'évaluer que par une synchronisation de l'ensemble des données, nous ajouterons par la suite des usages en métavers", raconte Hugues de Bantel, satisfait des premiers résultats. Les choix effectués sur la commune de Longjumeau ont abouti à une réduction de l'empreinte carbone de 75%.

La priorité en cette fin d'année 2021 pour les deux partenaires est double : s'assurer que toutes les briques de metavers soient toutes bien intégrées dans la plateforme Microsoft et développer les usages sur d'autres supports que les casques Hololens et les tablettes. Et Xavier Perret de conclure : "Le concept de metavers est encore complexe, il nous faut en montrer toutes les possibilités à travers d'autres usages."