Brad Goldberg (Microsoft) Brad Goldberg (Microsoft) : "Aujourd'hui, 40 % des requêtes sur Live Search ne trouvent pas de réponses"

Loin derrière Google, le moteur de recherche de Microsoft entend bien combler l'écart. Brad Goldberg, le patron du moteur Live Search, explique comment il compte améliorer la pertinence des résultats et développer l'index.

 

Microsoft annonce plusieurs nouveautés pour son moteur de recherche "Live Search". Est-ce une nouvelle version ?

Toutes ces nouveautés font partie de la nouvelle version que nous proposons mondialement chaque année au printemps. Il ne s'agit pas d'un lancement avec une date unique puisqu'il s'étale sur plusieurs semaines. Les lancements ont commencé il y a deux semaines et s'étaleront jusqu'à fin juin.

Quelles sont les nouveautés déjà sorties ?

Elles concernaient notre moteur cartographique Live Maps. La modélisation 3D de Virtual Earth, accessible aussi depuis Live Maps a été améliorée, rendant les vues beaucoup plus réalistes. Nous avons aussi apporté toute une série d'améliorations (lire le dossier : Comment Microsoft veut contrer Google Earth, du 28/04/08).


Mais ce meilleur réalisme de la modélisation 3D est pour l'instant uniquement disponible pour quatre villes américaines. A quand la France ?

Il n'y a pas encore de date de prévues mais je peux vous dire que nous faisons des tests à Toulouse. Vous pouvez d'ores et déjà vous en rendre compte.

Quels seront les prochains développements de l'activité "recherche" de Microsoft?

Dans un mois nous lancerons en France ce que nous appelons le "Top Célébrités". Il s'agit d'un classement permanent, comme un sondage en temps réel, des requêtes des internautes sur notre moteur pour des célébrités. Les célébrités sont la première catégorie mais nous pourrons l'étendre à d'autres, par exemple aux sportifs ou aux hommes politiques.

Vous allez aussi améliorer votre moteur de recherche vidéo ?

Oui et cela arrivera en France fin juin. Les vidéos que nous indexons proviennent de sources très diverses, contrairement à certains concurrents qui ne proposent que celles d'un ou deux sites. Nous avons amélioré la présentation de la page de résultats, avec notamment une nouvelle fonctionnalité qui permet de lire la vidéo depuis cette page, en passant la souris dessus.

"Les annonceurs veulent que nous réussissions"


Avec ces nouveautés, on s'éloigne d'un moteur de recherche traditionnel ?

Oui mais tous ces contenus seront aussi intégrés dans les pages de résultats du moteur de recherche général. Dans le but d'atteindre toujours plus de pertinence. C'est le principe du moteur de recherche universel.

Même avec "Top célébrités" ? C'est pourtant moins de la recherche que du contenu de divertissement...

Nous avons réalisé des études en observant les comportements d'internautes. Nous avons découvert qu'il y avait trois façons de "rechercher" sur le Web. La première est de viser une information spécifique, ce qui nécessite un temps de recherche généralement assez court. La deuxième relève d'une action, par exemple un achat. Pour un internaute voulant acheter un produit, la recherche est simplement un outil. Il ouvre souvent plusieurs sessions de son navigateur et n'utilise pas seulement un moteur de recherche. La troisième est la découverte. C'est une recherche de loisir, beaucoup plus ouverte.

  
C'est sur ce dernier type de recherche que vous comptez vous renforcer ?

Oui, car un des deux volets de notre stratégie en matière de recherche est de nous concentrer sur certains domaines. Ceux qui sont d'un grand intérêt pour les consommateurs et d'une grande valeur pour les annonceurs. Le divertissement en est un, comme la cartographie et la vidéo.

 
Et la pertinence des résultats dans tout ça ?

C'est l'autre volet de notre stratégie. Aujourd'hui, 40 % des requêtes faites sur notre moteur ne trouvent pas de réponses, c'est-à-dire qu'elles ne sont pas suivies d'un clic. Et 50 % nécessitent d'être affinées. Il y a donc là une opportunité pour nous améliorer. Nous investissons pour cela en logiciels, serveurs et centres de données. Pour améliorer la pertinence des résultats, nous augmentons en permanence la taille de notre index. Nous avons atteint l'été dernier la barre des 20 milliards de documents indexés, qu'il s'agisse de pages html, d'images ou autres.
 

Vous êtes troisième sur les liens sponsorisés, derrière Google et Yahoo. Quelle est votre stratégie pour les rattraper ?

Les annonceurs veulent que nous réussissions, qu'il y ait compétition dans ce domaine pour ne pas qu'il y ait un seul acteur dominant. C'est ce qu'ils nous disent, y compris ceux que j'ai rencontrés en France. Nous avons un long chemin à faire pour y arriver mais le domaine de la recherche sera différent demain, nous aurons donc des opportunités à saisir.