Panorama des nouvelles extensions en préparation

Quelles nouvelles extensions pourrait-on voir apparaître en 2010 ? Il sera alors possible de créer une extension Internet pour couvrir quasiment tout sujet ou marché... Tour d'horizon des projets en cours, officiels comme officieux.

Vous êtes plutôt ".gay", ".pol", .paris" ou ".bank" ? Si vous n'avez pas vraiment d'avis pour l'instant, respirez : il vous reste encore quelques mois pour vous déterminer. L'icann, organisme de droit californien en charge de la régulation du nommage sur Internet, a en effet tout récemment confirmé son intention de permettre à tous de créer une extension Internet dès le premier trimestre 2010.

Le planning se précise donc, et les candidats aux nouvelles extensions commencent à se faire connaître. Bien entendu,  il est encore trop tôt pour estimer le nombre de dossiers de candidature que L'icann pourrait recevoir. Le chiffre tout rond de 500 dossiers est parfois avancé, mais sans fondement réel.

Car, à n'en pas douter, de nombreux projets restent encore secrets. Ceux des grandes entreprises par exemple. Si, outre Atlantique, on a beaucoup évoqué de possibles ".google", ".ebay" ou d'autres, aucune entreprise ne s'est officiellement déclarée. Certaines ont même demandé publiquement à L'icann de retarder son programme de création des extensions... Tout en oeuvrant en coulisses pour tenter de convaincre L'icann de valider leur projet d'extension en premier. Hewlett-Packard a ainsi écrit au régulateur pour lui demander de supprimer la règle des 3 caractères minimum pour les nouvelles extensions, afin de permettre la création d'un ".hp" !

Les villes sont en fait les premières à se déclarer. Un cocorico s'impose : à ce petit jeu, Paris a pris tout le monde de vitesse. Dès juin 2008, profitant de la venue du conseil d'administration de L'icann à Paris, l'adjoint au maire chargé de l'innovation, Jean-Louis Missika, a annoncé la candidature de la capitale française.

C'est ainsi que la Ville Lumière est devenue la première cité du monde à demander officiellement son extension. Depuis, on travaille activement à la création d'un ".paris" du côté de l'hôtel de ville. D'autres candidats se sont déclarés dans cette catégorie, qui est certainement la plus en verve actuellement, au point de se voir attribuer un surnom : les City TLD (TLD pour Top Level Domain, ou extension de premier niveau en Anglais). La Seule autre ville à suivre l'exemple parisien est, pour l'instant, Barcelone. La capitale catalane vise un ".bcn" et il s'agit également d'un projet de la mairie.

Mais les initiatives privées foisonnent. Pionnier, le ".berlin" n'est donc pas l'oeuvre du gouvernement local de la ville, même si ce dernier ne désapprouve pas le projet. Les ".nyc" et ".hamburg" (également des initiatives privées, même si la ville de New York s'intéresse maintenant au ".nyc" et pourrait reprendre le projet à son compte) ont rejoint les trois projets précités dans un groupe appelé DotCities (les "points" des villes). Ce dernier vise à défendre les intérêts des City TLD.

La catégorie ne cesse d'ailleurs de grandir. Parmi les candidats souhaitant rejoindre le groupe DotCities : ".london", ".seoul", ".tokyo", ".koln" (Cologne), ".boston" et même un ".rome". Et d'autres extensions de ville sont en gestation comme le ".pdx" (Portland), ".chicago", ".taipei" ou encore le ".bog" (Bogota) !

Les régions sur Internet
Proches des extensions de villes, les extensions culturelles ou régionales figurent également parmi les projets les plus avancés. Honneur aux Bretons, précurseurs de la catégorie avec leur ".bzh" Les Écossais veulent leur ".sco" (pour Scotland), les Gallois visent un ".cym" (pour Cymru, le Pays de Galles en dialecte local), et il y a aussi le ".ker" pour Kernow, le nom local de la Cornouaille, autre région du Royaume-Uni.

Mais il n'y a pas que de la géographie dans les nouvelles extensions. Sans surprise, l'écologie étant partout de nos jours, deux projets concurrents sont déjà annoncés : le ".green"et le ".eco". Ce dernier a même reçu le soutient de l'ex vice-président américain et grand défenseur de la cause écologique, Al Gore !

Les sujets d'intérêts généraux sont aussi traités. Les personnes à l'origine du ".music" affirment avoir déjà 500 000 signatures de soutien tandis qu'un entrepreneur américain veut ouvrir un ".radio".

Le sport et la politique n'ont pas été oubliés. Il y a au moins deux projets concurrents pour un ".sport", et un chroniqueur politique américain souhaite un ".pol" pour protéger nos  hommes politiques du cybersquatting.

Finalement, le grand absent (pour une fois, sur Internet) est le sexe. Mais après la déconvenue du ".xxx", projet lancé il y a quelques années à grands coups de dollars, avant d'être interdit par le gouvernement américain, qui osera se lancer dans cette voie sulfureuse ?