La Cnil allemande fustige le lecteur d'empreintes de l'iPhone 5S
Johannes Caspar, chargé des questions de libertés informatiques en Allemagne, s'alarme de cette utilisation des données biométriques, "mal avisée et stupide".
Il n'en est pas à sa première bataille. Le responsable de la Cnil allemande Johannes Caspar a déjà obligé Google à flouter des immeubles sur Street View et a lutté contre la reconnaissance faciale sur Facebook. C'est à un autre géant du Web qu'il s'attaque aujourd'hui.
Ses inquiétudes portent cette fois-ci sur l'iPhone 5S, qu'Apple vient de lancer (lire l'article : "Apple : les nouveaux iPhone arrivent en France le 20 septembre", du 10/09/13). Le terminal intègre en effet un lecteur d'empreintes digitales, qui permettra de déverrouiller le smartphone ou de valider des téléchargements.
Selon Apple, les données biométriques seront stockées en toute sécurité dans la puce de l'iPhone. Pas de quoi rassurer Johannes Caspar, qui alerte ses futurs utilisateurs dans le "Spiegel". "Les spécificités biométriques de votre corps, telles que vos empreintes digitales, ne peuvent pas être effacées ou supprimées. Elles restent avec vous jusqu'à la fin de vos jours et ne peuvent pas être modifiées. Il faut donc éviter d'utiliser les technologies d'identification biométrique pour des utilisations quotidiennes ou non-vitales, comme allumer son smartphone. C'est particulièrement vrai si une identité biométrique, telle que votre empreinte digitale, est conservée dans un fichier sur l'appareil électronique que vous utilisez".
"La révélation récente de programmes d'espionnage comme PRISM montre qu'il est plus risqué que jamais de partager des informations personnelles sur un appareil électronique", ajoute-t-il. Avant de fustiger ceux qui pourraient utiliser l'option de reconnaissance digitale : "Fournir une spécificité biométrique non-modifiable juste parce qu'elle apporte un peu de confort est mal avisé et stupide."