Ondes : l'Anses met en garde les utilisateurs intensifs de mobiles
L'agence nationale de sécurité sanitaire recommande de réduire l'exposition aux ondes électromagnétiques, mais souligne que les risques d'exposition ne sont pas encore avérés.
L'Anses a publié, mardi, des recommandations pour limiter les expositions aux radiofréquences. Après deux ans de travaux d'analyse de plus de 300 études au niveau international, l'agence rappelle que, si l'effet sanitaire des ondes n'est toujours pas avéré, plusieurs études pointent toutefois différents effets biologiques chez l'Homme ou l'animal, concernant le sommeil, la fertilité mâle ou encore les performances cognitives. Une augmentation du risque de tumeur cérébrale pour les utilisateurs intensifs de téléphone portable a aussi été évoquée par de nombreuses publications.
L'Organisation mondiale de la santé (CIRC) considère les radiofréquences comme "cancérogène possible". "Néanmoins, les experts de l'Agence n'ont pu établir un lien de causalité entre les effets biologiques et d'éventuels effets sanitaires qui en résulteraient. Compte tenu de ces éléments, il n'apparaît pas fondé, sur une base sanitaire, de proposer de nouvelles valeurs limites d'exposition pour la population général ", précise le rapport. Autrement dit, pas de nouvelles législation, mais de simples recommandations de prévention.
Etienne Cendrier, le porte-parole de l'association Robin des Toits, s'est dit "déçu" du rapport de l'Anses et a regretté que le principe de précaution ne soit pas appliqué, face au développement massif des usages des radiofréquences et à l'exposition grandissante de la population. "Nous sommes très déçus par ce rapport qui nous paraît plus politique que scientifique", a t-il déclaré. Concernant le déploiement de la 4G, le porte-parole n'est pas plus tendre : "Depuis 2009, nous avons demandé que soit étudié l'impact de la 4G avant son déploiement, histoire de ne pas prendre la population comme cobaye. Là, on est en 2013, la technologie est en train d'être lancée et il n'y a toujours pas d'étude d'impact sanitaire. D'un côté, l'Anses nous dit qu'il faut réduire l'exposition et d'un autre elle ne dit rien sur la 4 G qui va augmenter l'exposition."
L'Agence préconise cependant une limitation de l'exposition aux ondes électromagnétiques, en particulier chez les accros du portable et chez les enfants. Elle recommande de recourir au kit main-libre, de privilégier l'acquisition de téléphones affichant les DAS (Débit d'absorption spécifique) les plus faibles et de réduire l'exposition des enfants en incitant à un usage modéré du téléphone mobile. Elle réclame aussi que "le développement des nouvelles infrastructures de réseaux de téléphonie mobile fassent l'objet d'études préalables". La question de l'électro-hypersensibilité fera quant à elle l'objet d'une expertise spécifique de l'Anses, qui démarrera dès la fin de cette année.