L'Arcep se prononce contre une fusion avec le CSA
Le président du gendarme des télécoms estime qu'en donnant une place trop importante à l'audiovisuel dans le trafic Internet global, une fusion enverrait "un message très négatif".
La semaine dernière, le président de la République évoquait un rapprochement entre l'Arcep et le CSA en appelant à "faire évoluer la régulation" entre télécoms et audiovisuels "dans le sens de l'intégration". Mais pas question, pour Jean-Ludovis Silicani, président du gendarme des Télécoms, d'envisager un tel cas de figure. Interrogé lors du colloque de l'Arcep, il s'est dit vivement opposé à une fusion avec le Conseil supérieur de l'audiovisuel.
"Il faut que l'Arcep et le CSA travaillent ensemble", a-t-il d'abord reconnu, avant d'assurer qu'une fusion donnerait cependant à l'audiovisuel une place bien trop prépondérante dans l'Arcep : "Attention à ne pas réduire Internet et les réseaux de communications électroniques au transport des seuls médias audiovisuels, a-t-il prévenu. Le trafic de flux vidéos ne représentent que 5% des flux qui transitent sur les réseaux, même si cette part va en augmentant., le reste est composé par des données, des flux liés à l'éducation, la santé... Les médias audiovisuels ne représentent donc pas le futur des réseaux de communications électroniques ou d'Internet, mais son présent. Une fusion de l'Arcep et du CSA serait un message très négatif."
Alors que le mandat de Jean-Ludovic Silicani se terminera à la fin du mois de janvier 2015, la secrétaire d'Etat chargée du numérique, Axelle Lemaire, a quant à elle appelé, dans son discours d'introduction au colloque de l'Arcep, à une évolution dans le processus de nomination du président de l'Arcep, vers plus de transparence.