Vous rêvez d'une promotion mais vous n'avez ni les moyens de recourir aux services d'un coach, ni le temps de lire un pavé pour savoir comment vous imposer ? Vous doutez même du sérieux de ce genre de littérature. Ne cherchez plus : vous devriez aimer Les seigneurs du management.
Dans
Les Seigneurs du management, les auteurs, deux Suisses, un homme d'affaire rompu au fonctionnement des multinationales, et un consultant en psychologie des organisations, recensent "85 stratagèmes pour éliminer subtilement vos rivaux dans la guerre des promotions et des bonus". Sérieux ? Oui. Quoi que, pas vraiment. Enfin, ça dépend.
De l'importance de l'image sur la réalité
Comme tous les livres d'anti-
management,
Les seigneurs ont une conviction : dans le monde de la grande entreprise, la capacité à se vendre importe autant, sinon plus que la réalité des résultats. Plutôt que de s'échiner à atteindre ses objectifs, toujours plus vagues à mesure que vous gravissez les échelons, mieux vaut s'attribuer le succès des uns et profiter de l'échec des autres. Et plutôt que de compter sur l'honnêteté et le courage du genre humain, mieux vaut miser sur sa mesquinerie et sa lâcheté. Ces quelques grands principes étant posés, tout est dit ou presque. Le reste n'est question que d'exécution et de circonstances.
Quand tous les coups sont bons, pourvu qu'ils soient bas
En fonction de votre personnalité et de votre entreprise, vous suivrez donc plus ou moins Les Seigneurs dans leurs recommandations. Peut-être même, regretterez-vous, comme nous, que les 85 stratagèmes soient essentiellement tournés vers les niveaux inférieurs, comme si le danger de la concurrence venait essentiellement du bas. On s'étonnera en revanche que Stephano Mastrogiacomo et Pierre Sindelar soient beaucoup moins locaces sur la façon de piéger les concurrents et de flatter les supérieurs.
Un luxe sans doute hors de portée pour deux hommes qui travaillent avec les responsables de grandes entreprises. Tous les autres salariés, que les jeux de pouvoirs désintéressent ou découragent, y verront, quant à eux, une raison supplémentaire de désespérer de l'équité en entreprise.Mais le monde des affaires n'est-il pas intrinsèquement injuste ?