Les boites de Petri intelligentes entreront dans le métaverse : de l'avatar à l'animat.

La réalité virtuelle redéfinit la notion d'identité et pourrait même l'élargir à des boites de Petri intelligentes.

Nous évoluerons peut-être un jour dans un métaverse peuplé par des entités dont l’intelligence est organique, mais le corps uniquement virtuel.

Au sujet de l’avatar

Avant de vous envoler vers le métaverse, il est important de donner corps à votre identité numérique. La première étape sera donc de créer votre avatar. Ce dernier est une représentation tridimensionnelle associée à votre identité dans le métavers. Le terme fait référence à une transformation ou une métamorphose d’une personne ou d’une chose. Votre avatar peut être fidèle à votre image ou totalement différent. D’une certaine manière, votre avatar étend et enrichit votre identité personnelle. Il vous appartient et c’est à vous de décider de son apparence. Vous pourrez même créer plusieurs avatars si vous souhaitez en changer. 

Il existe de multiples plateformes pour créer votre avatar. Par exemple, la solution readyplayerme offre une compatibilité assez grande avec des métaverses variés et un réalisme intéressant. Précisons que votre avatar est votre incarnation virtuelle. Il suivra vos gestes et votre faciès. Ainsi, lors d’échanges avec d’autres avatars, ceux-ci vous percevront sous votre nouveau costume.

Nous vous conseillons de créer un avatar qui vous ressemble afin que vos amis (et vous-même !) puissent vous reconnaitre. Ne négligez pas l’apparence de ce dernier, car comme dans la vie réelle, elle impactera votre ressenti, vos expériences et la perception des autres. Il est fort probable que l’image de votre avatar puisse impacter sur votre confiance en vous et votre estime de vous. De plus, votre implication dans des groupes sociaux pourrait être déterminée par cet avatar. Il fait partie intégrante de l’expérience du métavers. 

Notons que vous pouvez créer plusieurs avatars et en changer lorsque vous le souhaitez. Vous pouvez ainsi avoir un avatar à votre image et d’autres plus fantaisistes ou conformes à une image que vous souhaiteriez avoir. La virtualité nous donne une chance de rester nous-mêmes tout en devenant quelqu’un d’autre !

Vous pourrez modifier votre apparence virtuelle de la tête aux pieds. Des vêtements peuvent également être choisis ainsi que d’autres accessoires. Il est possible d’acheter des artéfacts numériques proposés par des marques (lunettes, chaussures, vêtements) afin de les associer à votre avatar et les emporter partout avec vous dans les univers virtuels. Ces items sont souvent en quantités limitées, voire uniques : ce sont dans ce cas des NFT. En vous en procurant, vous pourrez traverser avec style les environnements virtuels.

Les marques et les créateurs trouvent peu à peu leur place dans le métaverse afin notamment de proposer une personnalisation des avatars avec des accessoires de qualité. On imagine rapidement la démultiplication des boutiques virtuelles. Ces items contribueront au renforcement de l’identité virtuelle qui joue un rôle important dans l’acceptation de cette technologie.

Au sujet de l’Animat 

La science a pourtant déjà franchi un pas supplémentaire en créant un animat : un avatar piloté par un réseau de neurones biologique. Un avatar dont l’intelligence est biologique, mais dont l’enveloppe corporelle est uniquement virtuelle.

Il s’agit ici de développer un réseau de neurones sur des substrats en laboratoire. La culture de neurones est effectuée sur des grilles permettant de capter et d’envoyer en des points réguliers une activité électrique. La culture de neurones sur substrat permet d’obtenir un réseau neuronal organique en deux dimensions dont les connexions se construisent en quelques heures et dont l’action spontanée s’observe après quelques jours. Celle-ci peut se faire à partir de prélèvement de cellules d’hippocampe et de cortex de rats.

Dans leurs travaux datant du début du millénaire, les auteurs de l’institut de technologie de Californie vont franchir un pas stupéfiant, celui de l’animat contrôlé par réseau de neurones. Il s’agit là de contrôler un animal virtuel à partir de l’activité d’un réseau de neurones bien réel. Le rat virtuel est placé dans une pièce virtuelle assez simple, lui laissant la possibilité de se mouvoir. Le système mesure alors les potentiels d’actions sur le réseau de neurones biologique et les retranscrit en action du rat dans la pièce. Les rencontres avec des murs virtuels sont répercutées sur le réseau.

In fine, l’analyse des patterns spatiotemporels ainsi obtenus pourrait permettre de mieux comprendre le mécanisme d’apprentissage. À ce stade, les observations effectuées par les chercheurs ne semblent pas apporter de données complètement exploitables, mais l’effort est aussi remarquable qu’inquiétant.

Pour conclure

Un jour nous évoluerons peut-être autour d’entités dont l’intelligence est bel et bien organique, mais le corps uniquement virtuel. Le métavers pourra bénéficier des avancées dans le cadre des travaux sur les interfaces cerveaux-machines. Notamment, ceux de la firme Neuralink cofondée par Elon Musk en 2016. L’homme se virtualise en injectant à chaque nouvelle avancée un peu plus de cette réalité naturelle sur des circuits électriques.

Pour en savoir plus : Le monde du métavers: Le guide pratique pour découvrir le web 3.0