Join veut devenir le numéro 1 de la data e-sport et gaming

Join veut devenir le numéro 1 de la data e-sport et gaming La start-up française lancée en septembre dernier a réuni 10 des plus importants sites médias français du secteur pour commercialiser leur data au sein d'une alliance de type Gravity.

L'alliance data Gravity n'a même pas un an qu'elle fait déjà des émules. A peine leur Master "Innover et entreprendre" bouclé à l'ESCP en septembre dernier, Jonathan Szwarc et son associé Nicolas Goudemant ont décidé de lancer Join, une plateforme cloud de data marketing avec DMP et DSP propriétaires. Une sorte de "Gravity du gaming et de l'esport". Join rajoute ses propres algorithmes de ciblage et d'enchère en surcouche des briques technologiques proposées par un partenaire français dont il préfère taire le nom.  

"Nous voulons devenir l'interlocuteur de référence pour les annonceurs et agences qui voudront toucher des gamers", explique Jonathan Szwarc. La data alliance Join revendique  près de 12 millions de cookies "non dédupliqués" grâce aux partenariats noués avec des sites média clés de l'industrie auxquels il redistribue une partie du budget des campagnes lorsque leurs données sont activées.

"L'enjeu est de proposer aux annonceurs le reach le plus important possible sur cet univers très fragmenté"

Tous comptent entre 100 000 et 1 million de visiteurs uniques par mois. "L'enjeu c'est de proposer aux annonceurs le reach le plus important possible sur cet univers très fragmenté où l'essentiel des sites sont portés par des entrepreneurs indépendants", résume Jonathan Szwarc. Confidentialité oblige, l'entrepreneur préfère pour l'instant taire leurs noms. "Nous comptons 10 des 30 plus gros sites médias dédiés à la thématique dans notre alliance", revendique-t-il cependant. Et Jonathan Szwarc espère en convaincre 10 de plus dans les mois à venir. Le numéro 1 incontesté, Jeux-video.com, reste en revanche hors d'atteinte car il appartient à la galaxie Webedia dont le partenaire exclusif en matière de data est Tradelab.

Les premières campagnes ont été lancées fin mars. Le duo d'associés n'a pas attendu que la technologie soit prête pour démarcher ses premiers clients. Il travaille déjà avec un gros trading desk d'agence qui utilise sa brique DMP mais opère lui-même les campagnes depuis les DSP d'Appnexus et DBM. Le trading desk peut venir piocher dans les segments d'audience établis par Join. "Nous pouvons proposer des segments très pointus comme 'les joueurs qui jouent à Mario Kart sur Switch' ou plus larges par type de console (PC, X-Box, Playstation 4)", explique Jonathan Szwarc. Libre au trading desk client de les activer au sein des sites de l'alliance ou sur des sites plus généralistes, comme Le Monde ou L'Equipe.

L'offre est également proposée en direct aux annonceurs. C'est, dans ce cas-là, l'équipe Join qui opère elle-même les campagnes et capte une marge supplémentaire (avec un pourcentage de l'achat média). Tous les annonceurs sont concernés, qu'ils soient spécialistes du secteur comme Nintendo ou Sony, ou des marques de grande consommation comme Nestlé ou Unilever. Ces dernières pourraient profiter de l'offre de Join pour pousser certaines marques auprès d'une cible que l'on trouve en masse sur les sites d'e-sport et gaming : les millennials.

Une interopérabilité avec Facebook

Financé sur fonds propres et aides publiques, Join laisse la porte ouverte à une levée de fonds cet été, si la traction commerciale est au rendez-vous. En attendant, les chantiers business sont nombreux. La start-up veut être capable d'activer ses données au sein de la plateforme Facebook. Elle espère également convaincre des sites anglais et allemands de rejoindre sa data alliance. Avant de pourquoi pas s'autoriser à faire de l'achat média sur d'autres espaces comme les Xbox depuis lesquelles les utilisateurs se connectent à Internet ou sur Twitch, la plateforme de streaming de parties de jeux-vidéo rachetée en 2016 par Amazon. Pour discuter avec cette dernière, il lui faudra en revanche passer par TF1 Publicité, qui détient l'exclusivité de la commercialisation de l'inventaire pub.