Seedtag lève 40 millions de dollars pour s'attaquer aux Etats-Unis

Seedtag lève 40 millions de dollars pour s'attaquer aux Etats-Unis L'adtech ne veut plus se cantonner à l'in-image advertising. Elle estime que la disparition des cookies tiers favorise les solutions de publicité contextuelle comme la sienne.

Le spécialiste de la publicité contextuelle, Seedtag, veut se lancer à l'assaut des Etats-Unis. Et bien que rentable depuis des années, l'adtech a décidé de lever 40 millions de dollars pour s'attaquer à ce marché gourmand en ressources humaines et capitaux. Trois fonds, Oakley Capital, Adara Ventures et All Iron Ventures, se sont laissés convaincre par la société espagnole, créée par deux anciens de Google. Il faut dire que le gâteau est appétissant : "Le marché américain est aussi gros que les neuf marchés sur lesquels nous sommes présents", illustre l'un des cofondateurs de Seedtag, Albert Nieto. L'adtech devra composer avec la présence d'un concurrent déjà présent sur place, GumGum, mais a les dents longues. "L'ambition, c'est de devenir le numéro un mondial de la publicité contextuelle et ça passe par une présence américaine", explique Albert Nieto. Charge à Seedtag de trouver le country manager qui pilotera son développement outre-Atlantique, avant d'envisager l'ouverture de quatre bureaux à New York, Chicago, Miami et San Francisco.

"On a réalisé que notre technologie d'intelligence contextuelle apportait une valeur ajoutée à ces formats où la concurrence est plus rude"

Initialement positionné comme un spécialiste de l'in-image advertising (des publicités intégrées au sein des images d'article), Seedtag a progressivement élargi son offre à deux nouveaux médiums : la vidéo outstream et la bannière display, qu'elle soit en cœur ou en bas d'article. "On a réalisé que notre technologie d'intelligence contextuelle apportait une valeur ajoutée à ces formats où la concurrence est plus rude", explique la country manager France, Clarisse Madern.

Une fois la page article scannée, l'adtech est capable de déterminer le profil d'annonceur qui sera le plus efficace dans ce contexte mais aussi le type de création publicitaire (image, vidéo ou display) et l'emplacement. Seedtag voit dans la disparition des cookies tiers, qui limitera l'efficacité des solutions publicitaires "traditionnelles", une véritable opportunité de gagner des parts de marché. "Avec la suppression des cookies-tiers, nous anticipons une forte croissance du recours à de la publicité contextuelle et donc de notre activité", prédit Albert Nieto. Le développement du header bidding, qui facilite l'intégration de nouveaux partenaires côté publishers, est un autre levier de croissance. "On travaille en exclusivité avec nos éditeurs pour la partie in-image advertising mais on passe par le header bidding pour la vidéo et le display", précise Clarisse Madern.

"Pendant que beaucoup d'acteurs du marché se lançaient dans des procédures de licenciement, on a préféré continuer à investir"

Preuve de sa confiance en l'avenir, Seedtag a racheté deux de ses concurrents en pleine crise du coronavirus. L'Italien, AtomikAd, en novembre 2020 et l'Allemand, Recognified, en février dernier. "Pendant que beaucoup d'acteurs du marché se lançaient dans des procédures de licenciement, on a préféré continuer à investir", justifie Albert Nieto.

Le cofondateur de Seedtag ouvre d'ailleurs la porte à de nouvelles acquisitions. "On peut continuer à grandir de manière organique ou via des opérations de croissance externe." Il est également résolu à prouver aux annonceurs l'efficacité de l'intelligence contextuelle. "C'est faux de dire que le ciblage contextuel n'est pas aussi efficace que le ciblage traditionnel via les cookies tiers. C'était peut-être vrai à une époque où le contextuel se résumait à du ciblage part mots-clés mais ça ne l'est plus et nous comptons bien le prouver." Seedtag collabore avec des partenaires comme Nielsen ou Millward Brown pour démontrer sa valeur ajoutée en matière de post-clic.