Pourquoi vous risquez bientôt de conduire des voitures en plastique

Pourquoi vous risquez bientôt de conduire des voitures en plastique Le géant mondial de la chimie BASF veut séduire les constructeurs automobiles grâce à des matériaux plus légers que le métal.

"Notre but n'est pas de transformer les véhicules en carton-pâte", promet Frédéric Delbecque, responsable du compte PSA chez BASF. Certes, mais c'est bien sur cette corde de l'allégement des voitures que le géant mondial de la chimie (75 milliards d'euros de CA en 2013, dont 15% dans l'industrie automobile) joue aujourd'hui.

basf smart forvision jantes
Les jantes en plastique ont permis d'alléger chaque roue du concept car Smart Forvision de 3 kilogrammes. © BASF

Objectif : séduire les constructeurs automobiles, avec qui le groupe allemand ambitionne désormais de travailler en direct, sans passer par la case équipementiers. Argument de vente principal : "en réduisant le poids d'un véhicule essence ou diesel de 100 kilos, la consommation de carburant est réduite de 0,4 litre/100 km". Et la performance des modèles électriques améliorée.

Un discours bien rôdé et répété pas plus tard que le 22 mai dernier par une trentaine de collaborateurs de BASF dépêchés pour l'occasion au centre de recherche et développement de PSA. Ce que le chimiste attend d'un rapprochement avec les constructeurs ? Pouvoir positionner ses produits dès la première année de conception d'un véhicule, "car c'est à ce moment-là que les choix technologiques et stylistiques se font", justifie Frédéric Delbecque.

Parmi les technologies présentées cette semaine à la marque au lion, la batterie à base de lithium-soufre, développée avec la société américaine Sion Power, permettant de tripler l'énergie stockée par unité de poids. "L'industrialisation a commencé en fin d'année dernière aux Etats-Unis", précise la division Catalyse.

Le spécialiste de la chimie propose de remplacer le métal des sièges par du polyamide

Les batteries ne sont pas les seules que le groupe allemand entend mettre à la diète. BASF cherche en effet à délester (presque) tous les composants d'un véhicule. Le concept-car Smart Forvision, qui n'est autre que la célèbre citadine de Daimler revisitée à partir des solutions BASF, donne un bon aperçu de cette chasse aux kilos, où le métal apparaît comme l'ennemi chimique numéro 1. "Les jantes en plastique ont permis de gagner 3 kilogrammes par roue", se félicite Anne-Sophie Roidot, en charge du compte automobile pour le groupe.

Le métal utilisé pour la fabrication de certaines parties des sièges est quant à lui remplacé par du polyamide. Enfin, BASF s'attaque à la structure même du véhicule en essayant de substituer "des pièces plus légères mais au moins aussi performantes" au métal qui compose la caisse en blanc. Plusieurs constructeurs ont déjà manifesté leur intérêt pour les jantes en plastique, indique l'entreprise allemande, sans préciser de qui il s'agit.