Jeter les bases d’une ville intelligente

Les technologies de ville intelligente apportent des élements de réponse au défi de la densité de population croissante en zone urbaine.

Selon les Nations Unies, les deux tiers de la population mondiale vivront en ville d'ici à 2050. Les villes sont le moteur de la croissance économique mondiale, mais elles consomment 75% de l''énergie et produisent 50% des gaz à effet de serre. Nous devons nous préparer à une une densité de population croissante en zone urbaine. L’ensemble des technologies liées au concept de ville intelligente et l’IoT en général apportent des éléments de réponse face à ces défis.

L’évolution vers une ville connectée
Comment les villes deviennent-elles intelligentes et quand une ville peut-elle être officiellement qualifiée de "ville intelligente" ? La première étape consiste à identifier par ordre de priorité les services que vous souhaitez connecter et les objectifs associés. Si vous décidez de tout connecter, par exemple des poubelles municipales ou l’éclairage des rues, sans vraiment savoir dans quel but, vous aurez du mal à sélectionner les solutions et les plateformes adéquates. Une ville intelligente c’est bien plus que la simple connectivité de tout ce qui compose son infrastructure. Il s’agit d’utiliser ces objets connectés pour rendre des services spécifiques et produire des informations pertinentes, pour in fine augmenter la qualité de vie des résidents tout en réduisant les coûts.

Il existe de très nombreux exemples de villes qui déploient des applications intelligentes pour gagner en efficacité énergétique. De nombreuses sociétés de services publics répondent à la demande en temps réel et distribuent l’électricité de façon plus rentable grâce à des objets connectés.  A Kansas City, dans le Missouri, la plateforme numérique de gestion de l'éclairage intelligent des rues permet d’économiser l’électricité et de réduire les coûts de 90%, selon le Gartner.
Cependant, dans la plupart des villes, ces applications intelligentes sont souvent pilotées par le biais de plateformes disparates, qui ne constituent pas nécessairement une solution pérenne ou évolutive pour les années à venir. D’autant  que la liste des services et des application qu’une ville peut rendre ne cesse de s’allonger.

Selon l’IEC, chargée de la normalisation des appareils électriques et électroniques, une vraie ville intelligente requiert une intégration horizontale pour permettre de véritables gains d’efficacité et donner lieu à de nouvelles opportunités pour la ville et ses résidents. Adopter des standards communs permet de garantir l’interopérabilité entre les différentes couches du système, la pérennité et l’évolutivité de l’installation.

Au lieu de traiter les enjeux ou les déploiements au fil de l’eau, les municipalités devraient plutôt envisager de migrer leurs services traditionnels vers des offres unifiées et favoriser l’adoption de solutions intégrées.  Bien que la plupart des villes commencent avec un seul projet connecté, elles doivent comprendre qu'il ne s'agit pas de créer une seule application mais plutôt d'activer de futurs services connectés. En fin de compte, une ville intelligente pleinement aboutie se compose d'une gamme d'applications interconnectées et interdépendantes. Pour cela, il est important de considérer les points suivants bien en amont du projet.

Préférer des standards ouverts

Nous constatons souvent que des initiatives sont à l’arrêt faute de cadre technologique et législatif commun. Nous recommandons donc à toute ville qui envisage son premier déploiement de service connecté d’élaborer une feuille de route avec les résultats souhaités et de sélectionner des technologies et des plateformes adaptées à des déploiements à plus grande échelle.

Choisir des solutions de connectivité judicieuses

Les équipements et services de communication sont un paramètre essentiel des villes intelligentes. Vraisemblablement, les villes devront combiner plusieurs types de connectivité : fixe, sans fil (à bande étroite ou large, avec ou sans licence). Il est donc important de déterminer la plateforme qui permettra d’unifier, consolider et manager ces réseaux ainsi que les données et les applications relatives.

Protéger les accès

Il ne s’agit pas seulement de la sécurité de la connectivité et des données, même si c’est bien sûr essentiel. Pour rendre leurs villes plus intelligentes, les administrateurs doivent aussi encadrer les conditions du partage des données sensibles et de leur utilisation avec leurs fournisseurs de technologies partenaires.

Privilégier des partenariats public-privé

Pour financer les nouvelles infrastructures, il est recommandé aux villes de nouer des partenariats avec des sociétés privées pour compenser les recettes fiscales insuffisantes. Ce peut être fait en partie par des incitations fiscales stratégiques et innovantes qui seraient bénéfiques pour le grand public et pour les intérêts privés des sociétés partenaires.

Privilégier les résultats à la technologie

Les législateurs auraient intérêt à se focaliser davantage sur les résultats spécifiquement attendus plutôt que sur la technologie, en visant par exemple la réduction des embouteillages, la pollution environnementale, les dépenses d’énergie, etc. On peut ainsi se concentrer sur le choix des meilleures solutions technologiques afin d’aboutir aux résultats voulus.

Dans les villes intelligentes, la technologie est un moyen pas une fin en soi. Ce n’est que le début du chemin pour la plupart des villes intelligentes qui aspirent à devenir toujours plus connectées. Car la construction d’une ville intelligente relève plus du chemin que de la destination.