Banque : vers la fin du modèle fermé

Entre l'entrée en vigueur de la DSP2 en 2018 et la concurrence des néobanques, les banques traditionnelles n'ont pas d'autres choix que de nouer des relations avec les fintech.

Alors que le Paris Fintech Forum vient de fermer ses portes, nombre d’observateurs restent encore sceptiques sur la capacité des grands groupes à travailler efficacement avec l'écosystème des start-up.

Pourtant l’industrie bancaire, qui est prise entre baisse des expérience client, concurrence des néobanques et cadre réglementaire, peut trouver son salut dans l’apport de ces entreprises innovantes pour l’aider à créer les modèles serviciels de demain.

Créer un écosystème

Longtemps tournées sur leur organisation et leurs produits, les banques doivent maintenant adopter des modèles ouverts et pas seulement pour se conformer à la DSP2. Elles ont intérêt à créer un écosystème dans lequel elles ne se limitent plus à vendre leurs produits.

Face à ce changement de paradigme, les banques doivent ouvrir leurs systèmes d’information pour adopter un modèle de plateforme. Pour gagner cette course elles peuvent s’appuyer sur les services proposés par les fintech, insurtech et autres regtech. C’est avec ces nouvelles solutions qu’elles pourront améliorer leur expérience client pour fidéliser tout en attirant de nouveaux prospects, plus jeunes ou plus digitaux.

Cette approche de banque ouverte, ou open banking, va amener les grands groupes à proposer plus que des services financiers. L’enjeu n’est plus de se cantonner à délivrer un service financier mais à accompagner les clients en amont et en aval de leurs besoins.

Des nouveaux modèles à inventer

Pour rester dans la course, les établissements bancaires doivent replacer l’utilisateur au cœur de leurs offres en développant des produits adaptés à leurs attentes. 

Comme l’indique Ronan Le Moal d’Arkea dans son interview au JDN, "le vrai défi n'est pas technologique mais consiste à construire des parcours de vie". Ces parcours doivent être accessibles facilement, en ligne ou sur mobile, mais surtout automatisés. 

Demain un client doit pouvoir conduire son projet d’achat immobilier avec sa banque sans friction du début à la fin du processus :

· Recherche d’un bien

· Demande de crédit

· Offre de déménagement

· Aménagement et équipement de son futur bien  

A la clé pour le client, un accompagnement pertinent et des réponses plus rapides. Pour la banque la capacité à se poser en chef d’orchestre et facilitateur de vie.

Les premières initiatives

Alors que de nombreuses banques se posent encore des questions sur la stratégie à adopter, on peut déjà signaler des exemples réussis de partenariats entre banques et fintech pour développer de nouvelles façons de consommer des services financiers. C’est le cas en France avec l’application mobile Buy My Home de BNP Paribas, en Espagne avec Valora View de BBVA ou encore Property de CommBank en Australie.

Conçues pour les clients et les prospects des banques, ces applications les accompagnent pendant leur parcours de vie immobilier en couplant recherche de biens et simulation de crédit. Une fois le logement de ses rêves trouvé et sa simulation de crédit effectuée dans l’application, l’utilisateur peut contacter un conseiller pour prendre un rendez-vous et finaliser sa demande de crédit immobilier. Ces applications préfigurent des nouveaux parcours clients qui peuvent être construits grâce aux collaborations entre banques et start-up.