La smart city, une opportunité pour tous les territoires

Les projets de Smart City se multiplient en France : 32% des communes françaises ont un programme smart city en cours de maturation. Longtemps considéré comme un concept, le modèle de ville intelligente risque aujourd’hui d’être associé aux métropoles, laissant s’installer l’idée que ces projets ne soient pas accessibles aux villes moyennes – par faute de moyens humains, matériels et financiers. Pourtant, ce sont bien les villes moyennes qui attirent les Français.

Les projets de smart city se multiplient en France : 32% des communes françaises ont un programme smart city en cours de maturation. Longtemps considéré comme un concept, le modèle de ville intelligente risque aujourd’hui d’être associé aux métropoles, laissant s’installer l’idée que ces projets ne soient pas accessibles aux villes moyennes – par faute de moyens humains, matériels et financiers.

Pourtant, ce sont bien les villes moyennes qui attirent les Français : 43 % les considèrent les villes moyennes comme le modèle de ville idéal. Elles sont appréciées pour la qualité et le cadre de vie, mais comme toutes les autres villes, quelle que soit leur taille, elles doivent faire face à de nombreux défis. Les atouts dont elles disposent leur permettent de mettre en place des projets de smart city avec succès.

La smart city, une réponse aux enjeux de la ville moyenne

Mieux répondre aux attentes des citoyens – Les habitants d’une ville moyenne ont tendance à percevoir leur territoire comme moins attractif en matière d’emploi – seuls 40 % d’entre eux pensent que leur ville est attractive – et ont le sentiment que l’offre de services publics s’est dégradée (40 %). Deux défis que tentent de relever les villes moyennes et auxquels devrait répondre le programme Action cœur de ville, mis en place par le Ministère de la Cohésion des territoires. La smart city permet de mieux comprendre le profil et les attentes des habitants : qui est sur leur territoire, quel profil et quelles structures publiques (sportifs, crèches, maison de santé, etc.). A terme, cela se traduit par la mise en place de services en cohérence avec les attentes des habitants.

Rapprocher les services publics des usagers

80 % des Français pensent que les politiques publiques privilégient les métropoles et Paris. Réalité ou écart de perception, les villes moyennes ont été indéniablement impactées par la désertification. La smart city permet de dématérialiser les démarches administratives ou de créer des applications citoyennes pour centraliser les informations publiques de la collectivité, comme les transports publics, la gestion des ordures et l’activité des commerçants locaux. Un moyen simple pour redonner vie aux villes et notamment à leur centre.

Favoriser la création de nouveaux services en toute transparence

Un projet de smart city permet la mise en place d’une politique de la donnée, indispensable à tous projets d’amélioration de services pour une ville. Son utilisation s’inscrit également dans une volonté de transparence, afin de redonner la souveraineté des données aux citoyens. C’est notamment le cas pour l’open data : les villes moyennes ne sont que moins de 21 % à avoir publié leurs données publiques en open data contre plus de 40 % pour les villes de plus de 10 000 habitants.

L’agilité, un atout de taille pour les villes moyennes et leur écosystème

Comme pour les entreprises, la taille d’une ville joue sur son agilité, les villes moyennes pouvant mettre rapidement en œuvre des projets expérimentaux. Ces dernières ont su créer une plus grande proximité avec les citoyens sur le terrain, et bénéficient d’un processus décisionnel plus rapide au sein de la municipalité.

Une ville moyenne favorise les échanges, le partage d’expériences et plus globalement, la communication avec les résidents. Grâce à des processus raccourcis, il est plus simple d’identifier des axes de progrès, définir les cas d’usages recherchés avec la smart city et les indicateurs clés de mesure, et enfin, d’enclencher des sessions de réflexion en prenant en compte les besoins des citoyens. Au-delà de l’échange, le travail opérationnel est également plus facile grâce à un nombre d’intermédiaire restreint, permettant une communication et un partage d’idées plus directs.

Aussi, nous observons un changement de dynamique au sein des villes moyennes, notamment grâce à la progressive montée en puissance du haut débit partout en France, rendant les projets de smart city plus facilement réalisables. La technologie donne une toute autre dimension aux villes moyennes dont le dynamisme rejaillit souvent au-delà de leur territoire, permettant une impulsion plus large, au niveau de la communauté d’agglomération par exemple.

Quant aux ressources humaines et aux compétences nécessaires à tout projet de smart city, elles ne constituent plus un frein aujourd’hui. Il n’est plus nécessaire d’avoir un expert de la donnée entièrement intégré dans une équipe municipale par exemple, les collectivités pouvant faire appel à des experts externes pour gérer certains pans du projet et ce, de manière flexible et agile.

Adopter la stratégie des petits pas

La mise en place d’un projet de smart city doit se faire par étapes, surtout dans un contexte où les contraintes budgétaires se renforcent : les villes moyennes doivent faire des choix resserrés et aborder chaque enjeu et défi avec réalisme.

Plus la démarche sera pragmatique, plus le projet mobilisera les acteurs autour d’une vision smart city pour la ville. Un projet porté et défendu par toutes les parties-prenantes permettra de mettre la stratégie de ville intelligente au service d’objectifs concrets. Pour cela, il sera nécessaire de définir précisément les thématiques prioritaires – énergie, mobilité, marketing territorial, etc. – et organiser des réunions de travail pour chacun des thèmes. Tout l’enjeu pour la municipalité sera de mobiliser à la fois les professionnels du secteur sur lesquels elle peut s’appuyer, notamment dans la récolte des données, ainsi que les citoyens qui portent les besoins métiers.

Enfin, il conviendra de concrétiser les cas d’usage en mettant à disposition les données créées et récoltées au sein d’un espace clair et compréhensible par tous – un tableau de bord très épuré par exemple – et d’encourager le partage d’avis et de retours pour perfectionner l’outil.