Wilov lève 3,2 millions d'euros pour son assurance auto à l'usage

Wilov lève 3,2 millions d'euros pour son assurance auto à l'usage L'assurtech française, qui propose une offre de "pay when you drive", compte appliquer son concept à d'autres véhicules et recruter des profils techniques et commerciaux.

Et de trois levées de fonds dans l'assurtech française. Après Alan et Shift Technologies, c'est au tour de Wilov d'annoncer un premier tour de table de 3,2 millions d'euros auprès d'Allianz France et Arkéa. Ce financement va lui permettre d'accroître sa notoriété sur le marché français. Lancée en 2017, Wilov propose une assurance auto à l'usage, c'est-à-dire que la cotisation dépend du nombre de jours roulés. "Nous nous adaptons aux nouveaux usages. De plus en plus de personnes utilisent moins leur voiture mais la conservent pour des voyages ou les courses", estime Pierre Stanislas, CEO de Wilov.

Concrètement, le conducteur paie une cotisation mensuelle à laquelle s'ajoute un prix fixe par jour circulé (de quelques dizaines de centimes à quelques euros). Baptisée "pay when you drive", en opposition au "pay as you drive" (en fonction du comportement du conducteur), Wilov est une assurance tous risques qui se revendique moins chère que la concurrence. "Si une personne utilise moins de 15 jours par mois sa voiture, elle peut économiser jusqu'à 30% sur son assurance", indique le dirigeant. Pour activer l'assurance, il n'y a rien à faire. "Nous avons développé un algorithme qui ne nécessite pas d'ouvrir l'application. Il suffit juste d'avoir le smartphone à bord et l'assurance se déclenche toute seule", souligne Pierre Stanislas. Wilov fournit également un boîtier qui sert à identifier la voiture car certains utilisateurs assurent plusieurs véhicules.

Assurer toutes les mobilités possibles

La levée de fonds permettra aussi à Wilov, dont les contrats sont garantis par Suravenir Assurances (filiale d'Arkéa), d'élargir son offre pour assurer des véhicules de luxe et de collection. Pour le moment, l'assurtech propose une assurance standard et depuis février une formule dédiée aux jeunes conducteurs. Pour être assurés en tous risques, les novices paient un forfait mensuel couplé à un forfait "24h conduite" (comme l'offre standard) mais aussi un "forfait danger". S'ils prennent la voiture entre 0h00 et 6h00 du matin, 25 euros supplémentaires seront prélevés. "Nous voulons inciter les jeunes à faire leur apprentissage le jour plutôt que la nuit", explique Pierre Stanislas. S'ils doivent absolument prendre la voiture de nuit, Wilov offre trois trajets de 50 km maximum par an.

La start-up compte également investir en R&D pour élaborer des assurances adaptées aux "nouveaux usages", précise le CEO. "Nous voulons être l'assurance de la mobilité au sens large et cherchons donc à nouer des partenariats avec tous les acteurs innovants du secteur", confie Pierre Stanislas sans rentrer dans le détail, mais en confirmant regarder du côté des trottinettes et vélos en libre service.

"Allianz France pourrait nous accompagner à l'étranger"

Le tour de table permettra aussi de recruter des profils R&D et des commerciaux. Aujourd'hui, la jeune pousse compte une quinzaine de personnes, dont une partie est en portage salarial, au sein du Garage de Facebook à Station F.

La question de l'internationalisation est envisagée mais pas à l'ordre du jour. "Nous avons mis entre quatre et six mois pour concevoir notre offre standard, et entre trois et quatre mois pour l'offre novice. Nous souhaitons donc réduire le temps de développement de nos offres, ce qui nous permettra de les répliquer facilement dans d'autres pays", raconte le dirigeant. "Allianz France pourrait nous accompagner à l'étranger. Mais nous avons encore beaucoup à faire dans l'Hexagone", complète-t-il. Wilov approche des 5 000 souscriptions avec plus d'un million de trajets assurés (le volume d'affaires annualisé s'élève à 1 million d'euros). Environ 50% des utilisateurs viennent du bouche à oreille, ce qui permet d'avoir un coût d'acquisition client de moins de 100 euros (contre 200 à 250 euros pour un assureur traditionnel). Wilov vise les 100 000 clients d'ici trois ans.