Peggy Alford (PayPal) "Instagram utilise notre nouvelle plateforme de paiement"

La vice présidente core markets du géant américain nous en dit plus sur sa nouvelle plateforme de paiement, disponible dans six pays, dont la France.

JDN. Vous annoncez ce 3 juin 2019 le lancement d'un nouveau produit : PayPal Commerce Platform. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Peggy Alford. PayPal Commerce Platform regroupe l'ensemble des produits que nous avons conçus et ceux que nous avons rachetés ces dernières années. C'est une sorte de boutique tout en une pour tous nos partenaires, que ce soit les marketplaces, les plateformes de crowdfunding ou les sites d'e-commerce. La plupart de ces business models évoluent et ont besoin de nouvelles réponses. Sur cette plateforme, nous proposons de nombreux moyens de paiement : carte de débit, de crédit, moyens de paiement alternatifs propres à chaque pays et bien sûr le bouton Paypal. Nous proposons aussi un processus d'onboarding client simplifié, nos outils anti-fraude, notre service client, et permettons à chaque client d'être compliant dans tous les pays où il est présent. Avec tout cela, les vendeurs peuvent uniquement se concentrer sur l'acquisition de clients.

Quel est le business model de cette nouvelle offre ?

Nous proposons un package qui varie en fonction des fonctionnalités choisies par les marchands et du volume de transactions réalisé. Evidemment, la tarification évolue en fonction du volume de transactions.

Où est disponible la plateforme ?

Dans six pays, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France, l'Italie et l'Espagne. Nous avons choisi ces marchés car il existe tous ces différents business models et ce sont des endroits où nous avons déjà déployé beaucoup de produits. Nous nous lançons avec plusieurs clients dont Instagram qui permet de puis quelques temps à ses utilisateurs d'acheter directement dans l'application les produits taggés sur des photos. Mais aussi l'éditeur Prestashop qui a des clients français et qui utilisent déjà notre plateforme (les noms ne sont pas encore dévoilés, ndlr). Nous prévoyons d'étendre la plateforme dans 40 pays d'ici la fin de l'année.

Vous avez récemment annoncé un investissement de 500 millions de dollars dans Uber. Est-il client de cette nouvelle plateforme ?

Non. En revanche, nous processons leurs paiements via notre filiale Braintree (société spécialisée dans le paiement mobile, ndlr). D'ailleurs, Braintree sera prochainement intégré à notre plateforme.

Avec PayPal Commerce Platform, vous venez concurrencer les nouveaux entrants comme Adyen et Stripe…

Nous avons autant de concurrents que nous proposons de fonctionnalités. Mais aucun d'eux ne propose une intégration unique de toutes ces fonctionnalités. Certains sont processeurs de paiement mais ne proposent pas d'outils anti-fraude, d'autres proposent de multiples moyens de paiement mais ne sont pas processseurs...

Adyen coche tout de même la plupart de ces cases…

Ils font effectivement du processing de paiement, proposent de nombreux moyens de paiement alternatifs et se sont mêmes positionnés sur de l'omnicanal. Avec l'acquisition d'iZettle (une fintech qui a conçu un terminal de paiement et rachetée en 2018 pour 2,2 milliards de dollars par PayPal, ndlr), nous pourrons prochainement nous adresser aux petites entreprises qui ont des points de vente physiques. Enfin, en dehors de la plateforme, PayPal propose tout un ensemble d'outils de financements dont des prêts aux petites entreprises. Autant d'options qui seront aussi intégrées à terme à la plateforme. 

Quels sont vos objectifs avec cette plateforme ?

Nous ne donnons pas de chiffres. Je peux seulement vous dire que nous visons aussi bien les grandes marques que les petites entreprises.