Cinq tendances à suivre pour le secteur de la finance en 2021

Lutte contre la fraude, expérience client personnalisée, confidentialité des données... voici les thématiques sur lesquelles les institutions financières doivent miser cette année.

La Covid-19 a poussé presque toutes les industries à s'adapter à une nouvelle réalité et le secteur financier n’a pas été épargné. Les habitudes de consommation ont radicalement changé, de nombreuses personnes ont commencé à travailler à domicile et les besoins des employés et des clients ont évolué. L'adaptabilité était une nécessité.

Deloitte souligne qu'à l'avenir, les services financiers devront "se concentrer davantage sur l'agilité et l'efficacité, aplatir les hiérarchies, accélérer la prise de décision, responsabiliser le personnel, créer des environnements de travail flexibles". Tout doit être repensé : rétention des talents, confidentialité des données, équité sociale, expérience client et employé, etc. 2021 sera l'année durant laquelle le secteur financier prendra en compte la manière dont ces changements se produiront, affectant les opérations commerciales, les processus, les nouvelles technologies et, bien sûr, les nouvelles réglementations. L'accélération de la transformation numérique induite par la pandémie est désormais une opportunité à saisir.

Pour aider les organisations financières à naviguer dans cette nouvelle année, voici un top 5 des tendances spécifiques à l'impact qu'auront les données, les analytiques, l'intelligence artificielle (IA) et le machine learning (ML).

Tendance n°1 : améliorer la gestion des risques grâce aux technologies émergentes

L'un des changements auxquels l'industrie financière fait face est l’obsolescence des modèles de gestion des risques traditionnels, notamment ceux des risques liés aux  crédits. La crise sanitaire a encouragé les institutions financières à innover et à développer de nouveaux modèles d'IA et de ML, en exploitant les données développées, alternatives et en temps réel, afin de récolter davantage d’informations sur cet environnement en pleine évolution.

Il existe une gamme d'options que les institutions financières peuvent explorer pour relever certains défis liés à la gestion des risques. D’une part, les Chief Risk Officers doivent repenser leurs lignes de défense, en intégrant des tests de résistance dans tous les secteurs d'activité et en adoptant des systèmes automatisés capables d'exécuter des centaines de scénarios de tests de résistance dynamiques. D’autre part, il s’agit également d’évaluer la création d’une plateforme de transformation des risques flexible et extensible pour naviguer dans cette nouvelle année. 

En repensant la gestion des risques avec des données alternatives et en temps réel, et de l'IA et du ML, les institutions financières ont aujourd’hui une véritable opportunité d’améliorer l'efficacité de la gestion des risques.

Tendance n°2 : l'expérience client devient personnalisée et numérique avant tout

La crise de la Covid-19 a forcé l'utilisation des canaux digitaux comme jamais auparavant. En adoptant une approche axée sur le numérique, de nombreuses banques ont saisi l’opportunité d'adapter leurs produits et services aux clients. Elles utilisent désormais l'analytique avancée et l’IA pour offrir une expérience plus personnalisée, simplifiée et centrée sur le client.

En outre, grâce à l’IA et au ML, les banques peuvent renforcer les relations avec les clients, par exemple en recréant des conversations en direct avec des chatbots et des assistants vocaux

Enfin, pour rester compétitives, les banques doivent à présent sur concentrer sur l’adaptation de l’expérience qu’elles offrent plutôt que leur produit. Cela leur permettra de découvrir de nouvelles opportunités grâce à la grande quantité de données collectées.  

Tendance n°3 : lutter contre la fraude grâce aux données et au machine learning

La prévention de la fraude est un autre challenge que le secteur financier pourra relever grâce à l'exploitation des données en temps réel et au ML. La crise de la Covid-19 a été propice la fraude : les cybercriminels ont profité de la situation en déployant une variété de scams (y compris des stratagèmes de fraude aux vaccins, la fraude à la cryptomonnaie et les appels et courriels non sollicités prétendant être des employés de la Direction générale des finances publiques). Selon le rapport d'analyse comparative de septembre 2020 réalisé par l'Association of Certified Fraud Examiners (ACFE), 77% des personnes interrogées ont constaté une augmentation du niveau global de fraude en août (contre 68% en mai), et 85% prévoient une nouvelle augmentation au cours de l’année prochaine.

Alors que les interactions digitales se multiplient et que de nouveaux modes de paiement émergent, les cybercriminels adaptent leurs stratagèmes. L'intelligence artificielle permet d’accroître l'efficacité et la précision des enquêtes sur les délits financiers. Les efforts manuels doivent à présent être réorientés vers les activités les plus suspectes.

Tendance n°4: le cloud pour évoluer et innover tout en réduisant les coûts

L'adoption du cloud devrait s'accélérer cette année, car il permet aux institutions financières de déployer rapidement et à moindre coût les initiatives susmentionnées.

Historiquement, le secteur financier a toujours été hésitant à adopter le cloud en raison de préoccupations liées à la sécurité et la conformité. Toutefois, des progrès ont été faits afin d’atténuer ces risques. Qu’il soit utilisé comme sandbox pour les tests / modèles ou comme environnement de production, la vitesse et l'évolutivité du cloud s'avèrent être un outil important. En effet, aujourd’hui il est essentiel pour les chefs d'entreprise d’en tirer parti pour étendre leurs capacités d'innovation et d'efficacité commerciale.

Bien entendu, le cloud n’est pas fait pour toutes les charges de travail, c’est pourquoi le on-premise et les cloud privés continueront d'avoir leur place. Les environnements multicloud et hybride sont donc stratégiques : ils offrent une plus grande flexibilité et permettent d’adapter la sécurité des données stockées. 

Tendance n°5 : la réglementation et confidentialité des données

À mesure que les flux de données et l’utilisation d’analytique augmentent, les réglementations relatives à la confidentialité et aux droits des clients évoluent également.

La confidentialité des données est devenue une priorité au niveau mondial. En plus du règlement général sur la protection des données (RGPD) et du California Consumer Privacy Act (CCPA), d'autres projets de loi comme le Digital Charter Implementation Act (DCIA) au Canada et le projet Coopération (APEC) Règles de confidentialité transfrontalières (CBPR) sont en cours d'introduction. Le but de ces règlementations est évidement d’améliorer la protection des données, mais cela signifie que les organisations financières doivent être en mesure d'identifier et de gérer facilement les données sensibles et de répondre aux exigences réglementaires. Cela ne peut être fait efficacement qu'à l’aide d’une plateforme permettant d’unifier les opérations, y compris la classification des données, le lignage, la modélisation et l'audit.

Et après ? 

Le secteur financier a été propulsé dans le monde digital où de multiple opportunités d’améliorer son efficacité, d'innover et de booster sa croissance s’offre à lui. En adoptant de nouvelles technologies et en exploitant ses données et l’analytique il sera possible de transformer l'expérience client, réduire les risques, lutter contre la criminalité financière et accroître l'efficacité opérationnelle.