Cédric O (Secrétaire d'Etat) "De plus en plus d'étrangers intègrent la French Tech"
En déplacement à Station F, le secrétaire d'Etat chargé de la Transition numérique Cédric O annonce de nouvelles mesures pour attirer les talents étrangers vers la French Tech.
JDN. Vous annoncez ce 7 juillet à Station F la stratégie "Welcome to La French Tech" pour attirer les talents étrangers vers l'écosystème tech français, n'était-ce pas déjà l'ambition de la French Tech ?
Cédric O. Bien sûr que si. Depuis le début, la French Tech et la réussite de l'écosystème numérique ont été conçus par le gouvernement dans une optique internationale. Il y avait déjà le French Tech Visa, le plus ouvert du monde en termes d'attractivité. Mais notre volonté, c'est d'améliorer les dispositifs actuels pour être encore plus pertinents : nous allons mettre en place des correspondants en préfectures, des guides pour mieux expliquer comment faire ses démarches en France et accompagner les étrangers. Aujourd'hui, on a de plus en plus d'étrangers qui intègrent la French Tech, mais on peut encore s'améliorer parce qu'il y a une concurrence pour les intelligences et les talents.
Une grosse partie de ces mesures concerne l'accompagnement administratif. C'est une problématique bien connue concernant la France. Pourquoi devrait-on penser que la situation changera avec ce programme ?
On continue. Il n'y a pas de mesure magique pour accompagner les gens à partir du pays où ils partent, jusqu'aux villes. On avait fait ce French Tech Visa, mais on peut encore fluidifier la procédure dans les préfectures. On peut toujours continuer à s'améliorer. Mais il y a aussi une partie non-négligeable d'accompagnement avec des offres qui facilitent l'arrivée, ainsi que cette notion de communauté et de partage d'expérience des personnes qui viennent de l'étranger.
N'est-ce pas peine perdue de vouloir inciter les talents étrangers à venir en France quand on connaît la force d'attraction des GAFA ?
Surtout pas, c'est tout l'inverse. On voit avec le dynamisme de la French Tech qu'il y a un mouvement de retour des entrepreneurs français partis à l'étranger et une diminution des départs. Il y a une forte attractivité du territoire français grâce aux atouts de la France après la pandémie : nous avons la gratuité des soins et de l'école et notre qualité de vie. On a une carte extraordinaire à jouer dans les années à venir. Dans la finance par exemple, on a fait en sorte que Paris s'impose face à Francfort après le Brexit.
Aujourd'hui, il est envisageable de télétravailler, y compris depuis l'étranger. Ne craignez-vous pas que ces dispositifs deviennent vite obsolètes ?
Pas du tout, c'est un atout pour la France. Le risque à courir, c'est que des développeurs français travaillent depuis la France pour des entreprises étrangères. Donc le phénomène sera limité. Et deuxièmement, c'est simple quand on parle aux étrangers qui habitent en France : personne n'a envie de venir vivre aux Etats-Unis. C'est ça la dynamique d'aujourd'hui.
Vous lancez également la deuxième édition du French Tech Tremplin pour diversifier les profils à la tête des start-up, comment comptez-vous mieux faire ?
La deuxième édition est simple, on massifie. On passe de 150 à 500 personnes dans la première phase de sélection des entrepreneurs, 300 d'entre eux seront incubés. Donc on continue à adapter les dispositifs aux profils parce que la diversité et l'égalité des chances sont indispensables.