Rollee lève 4 millions d'euros pour évaluer la situation financière des travailleurs

Rollee lève 4 millions d'euros pour évaluer la situation financière des travailleurs La plateforme sécurise et fluidifie le partage de données financières des indépendants et salariés pour le compte des banques, organismes de crédit et assureurs.

Après une première levée de fonds en avril 2021 pour se lancer, Rollee annonce ce 8 mars 2022 avoir bouclé un tour de table de 4 millions d'euros auprès de Speedinvest, Seedcamp et 20VC. Déjà ancrée en France et au Royaume-Uni, la jeune pousse prévoit d'investir les marchés allemands et espagnols pour atteindre une position de leader européen. La promesse de la plateforme ? Permettre aux banques et assureurs d'avoir accès "en toute sécurité aux données professionnelles de n'importe quel travailleur", afin de leur offrir une vision globale de la situation financière de ces particuliers, répond le CEO, Ali Hamriti.

"L'agrégateur développé par Rollee permet par exemple à un chauffeur VTC de partager ses revenus perçus sur plusieurs plateformes", indique Ali Hamriti. "A partir du moment où l'on ne sait pas si quelqu'un a des revenus stables, on est frileux à l'idée de lui prêter de l'argent, par exemple. Notre solution permet de dire : arrêtez d'avoir peur, on peut vous aider à évaluer la situation financière des indépendants", illustre le cofondateur. La solution ne vise pas que les indépendants. "Les salariés peuvent lier le compte du logiciel RH de leur entreprise à notre plateforme", précise le CEO.

Le partage de documents est sécurisé et traçable, assure la start-up. La solution se veut plus fluide et plus moderne que les process de déclaration de situation financière classiques, au cours desquels le partage de documents peut se révéler fastidieux. "Cela permet d'augmenter le taux de conversion, et c'est ce qui intéresse nos clients", affirme Ali Hamriti. Une fois les données récupérées, Rollee les structure et les partage à son client dans le format de son choix. "Il prend plus rapidement sa décision et les particuliers n'ont pas à attendre une réponse pendant plusieurs semaines", se réjouit le CEO.

Des clients, la start-up en compte pour le moment moins d'une dizaine, une quinzaine avec les bêta-testeurs. Parmi eux : organismes de crédit, credit scoring provider, assurances, experts-comptables en ligne, ou encore gestionnaires de flotte automobile. "Ils ont tous le même besoin de consommer de la donnée financière, pour s'adresser à de nouveaux utilisateurs", explique Ali Hamriti. Impossible cependant d'obtenir auprès du CEO une indication sur les prix facturés, "ils dépendent de la consommation de chaque client."

Les fonds levés permettront à la jeune pousse de tripler ses effectifs

Quid des fonds levés ? Ils permettront tout d'abord à la jeune pousse de tripler ses effectifs, sans contrainte géographique. "On est aujourd'hui une quinzaine de collaborateurs, tous en full remote. Ça nous permet de recruter partout", note le cofondateur, qui prévoit de conserver ce mode d'organisation du travail. Quant aux profils recherchés, "on a déjà investi en marketing. On recrute des profils assez expérimentés, notamment des back end ingénieurs", poursuit Ali Hamriti. Des recrutements en data, juridique et people sont aussi à venir.

Le CEO nous fait également part de divers projets, à commencer par une stratégie de partenariat à développer dans les prochaines semaines avec une ou plusieurs plateformes de vérification d'identité. Côté technologie, "d'ici les six prochains mois, on voudrait fournir des modèles d'analyse et de business intelligence pour aider nos clients à mieux apprécier la situation financière de leurs clients, confie aussi Ali Hamriti. Cette envie correspond aux premiers retours, certains clients ne veulent pas recruter en interne et sont prêts à payer pour ce service."

La jeune pousse nourrit une dernière ambition : se lancer en Afrique, et notamment en Egypte, au Nigeria et en Afrique du Sud. "D'ici la fin d'année, espère le CEO. Il y a là-bas un essor des freelances, notamment d'indépendants qui travaillent sur plusieurs plateformes, et également un essor des fintechs."