Pourquoi la Banque Centrale Européenne baisse une nouvelle fois ses taux directeurs

Pourquoi la Banque Centrale Européenne baisse une nouvelle fois ses taux directeurs Le Conseil des Gouverneurs de la BCE a entériné ce jeudi une baisse de 25 points de base de ses taux. Une décision très attendue, alors que l'inflation ralentit dans la zone euro.

Il s'agit de la troisième baisse, après celles de juin et de septembre. Ce jeudi 17 octobre, le Conseil des Gouverneurs de la Banque Centrale Européenne, réuni à Ljubljana, a entériné la diminution de 25 points de base de ses taux directeurs. Le taux de dépôt s'élève donc désormais à 3,25%, le taux de facilité de refinancement à 3,4% et le taux de facilité de prêt marginal à 3,65%. 

La décision de la BCE confirme un revirement entamé début octobre, alors qu'à la mi-septembre, sa présidente Christine Lagarde parlait plutôt d'attendre le mois de décembre pour procéder à cette troisième révision. Revirement motivé par un freinage de l'inflation encore plus rapide que prévu : le taux d'inflation sur la zone euro est tombé à 1,8% en septembre, passant sous la barre des 2% pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine.

Des prévisions de croissance faibles

Depuis 2021, la Banque centrale européenne avait relevé les taux d'intérêts dans le but de lutter contre la hausse des prix. Cette troisième baisse de l'année signifie au contraire que la BCE table sur une poursuite du freinage de l'inflation. Une estimation cohérente avec la révision récente des prévisions de croissance : en septembre, la Banque misait sur une croissance économique de 0,8 % pour la zone euro en 2024, puis d'1,3 % en 2025. Une dynamique faible qui devrait globalement dissuader les hausses de prix.

Par ailleurs, la dynamique d'abaissement des taux amorcée par la Banque de France semble accréditée par un mouvement similaire de ses homologues : le 18 septembre, la Réserve fédérale américaine a à son tour décidé d'une baisse soudaine de 0,50% de son taux d'intérêt directeur.  De quoi conforter le Conseil des Gouverneurs dans ses décisions, même s'il devra rester vigilant dans les prochains mois, alors que le conflit au Proche-Orient pourrait notamment faire repartir à la hausse le prix du pétrole.