illiCopro lève 10 millions et devient Matera pour séduire les copropriétés d'Europe

illiCopro lève 10 millions et devient Matera pour séduire les copropriétés d'Europe La start-up française, qui propose une solution collaborative de gestion de copropriété, entend poursuivre son implantation en France et exporter ses services à l'étranger.

Dix millions d'euros, tout rond. C'est le montant levé par l'éditeur de la solution collaborative de gestion de copropriété Matera (ex illiCopro). Lancée en 2017, la start-up française met à disposition des immeubles clients une plateforme en ligne, pour leur permettre de consulter leur solde et les documents de la copropriété, ainsi qu'un accompagnement par des juristes et experts-comptables pour les assister dans leurs démarches (impayés, questions d'assurance, etc.).

Matera entend doubler ses effectifs d'ici fin 2020 pour passer à une centaine de collaborateurs

De quoi permettre aux copropriétaires d'économiser 50% sur les honoraires de syndic, chiffre Raphaël Di Meglio, cofondateur de la jeune pousse. "Sans compter les coûts supplémentaires qui ne sont pas facturés chez nous, comme les frais de mutation au syndic en cas de vente de son appartement, qui s'élèvent en moyenne à 500 euros. L'argent est mieux géré par les copropriétaires que par les gestionnaires. Sur toutes les charges courantes (assurance, ascenseur, etc.), nos clients réalisent en moyenne 30% d'économie."

Le tour de table a été mené par Index Ventures, qui a investi à lui seul 8 millions d'euros, aux côtés de Samaipata et trois business angels de renom : Bertrand Jelensperger (Lafourchette), Paulin Dementhon (Drivy), et Marc-David Choukroun (La Ruche qui dit Oui !).

"D'ici la fin de l'année nous allons commencer à adapter nos produits pour l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne…"

Des fonds qui doivent permettre à Matera de doubler ses effectifs d'ici fin 2020, pour atteindre la centaine de collaborateurs, afin de poursuivre son développement. Côté produit, d'abord, puisqu'il est question de "mieux accompagner les copropriétaires sur la partie gros travaux et renégociation des contrats", détaille le dirigeant de la jeune pousse qui, jusque-là, a tout misé sur l'aspect administratif et comptable (modéliser une clôture d'exercice, une assemblée générale, etc.). "Nous travaillons avec La Parisienne Assurances, qui nous fournit une API permettant la génération et l'édition de devis via notre plateforme, illustre Raphaël Di Meglio. Nous avons également construit avec eux un contrat d'assurance multirisque immeuble, qui ne contient pas de franchise en cas de dégât des eaux."

Autres projets que l'argent levé doit servir à financer, l'implantation "dans toutes les villes de France". La start-up recense aujourd'hui 1 000 immeubles clients, dont 60% en Ile-de-France, le reste étant éparpillé dans des villes comme Nantes, Lyon ou encore Marseille. Elle vise les 3 000 copropriétés clientes d'ici fin 2020. Et une expansion en dehors des frontières. "D'ici la fin de l'année nous allons commencer à adapter nos produits pour l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne… Des pays où les régimes juridiques sont similaires et les problématiques de nos clients potentiels identiques. En Espagne, par exemple, le conseil syndical fait déjà pas mal du boulot du syndic." D'où le nouveau nom, "moins difficile à prononcer et plus international". Un choix en référence à Matera, ville pauvre de l'Italie à laquelle ses habitants ont participé à redonner ses lettres de noblesses. "Un peu comme dans une copropriété."