Prello lève 10 millions d'euros pour ses résidences secondaires en copropriété

Prello lève 10 millions d'euros pour ses résidences secondaires en copropriété Créée à l'été 2021, la start-up souhaite partir à l'assaut de l'Europe dès la fin de l'année. L'entreprise, qui compte une trentaine de salariés, ouvre 100 postes pour l'année 2022.

Prello voit les choses en grand. Moins de six mois après sa création, la proptech annonce une deuxième levée de fonds, de 10 millions d'euros. Le 28 septembre dernier, l'entreprise avait annoncé une levée de fonds de deux millions d'euros auprès de business angels et du fonds Axeleo Capital. Pour deuxième tour, Prello a pu compter, à nouveau, sur le fonds Axeleo, ainsi que Otium Capital et plusieurs business angels - dont les noms restent confidentiels. A la somme obtenue s'ajoutent trois millions d'euros de dette. Interrogé sur la répartition du capital, Ludovic de Jouvancourt, cofondateur n'a pas souhaité révéler la structure, indiquant tout de même que les co-fondateurs restent majoritaires.

L'entreprise propose à des particuliers d'acheter des résidences secondaires à plusieurs, afin qu'un "maximum de consommateurs puissent devenir propriétaires". "On s'est rendu compte qu'il y avait une opportunité sur les résidences secondaires : c'est un actif que l'on peut diviser, puisqu'on n'y est pas tout le temps, explique Ludovic de Jouvancourt. Un Français occupe sa résidence secondaire 36 jours par an, en moyenne." Grâce à des partenariats conclus avec des agences immobilières locales, Prello propose ainsi des biens à la vente, divisés en huit parts égales de SCI . "Il y a des biens pour tous les prix : on a des biens à 50 000 euros la part, ce n'est pas forcément du haut de gamme, mais on va s'assurer que les propriétés offrent de la pérennité technique, indique le co-fondateur. On va vérifier l'état de la toiture, de la charpente, s'il y a des fissures." L'entreprise se rémunère à hauteur de 8% sur la valeur de la résidence secondaire, en incluant le prix du bien immobilier, des éventuels travaux de rénovation et de l'ameublement. 

Pour garantir que le bien corresponde au client, l'entreprise va étudier ses besoins et son planning de consommation. En clair, il va convenir des périodes durant lesquelles le futur propriétaire souhaite jouir de sa résidence secondaire (vacances scolaires, 15 août…). Objectif, obtenir un niveau de complémentarité élevé entre les copropriétaires au sein d'un même bien, chacun disposant d'un quota de 44 nuitées sur l'année. "On peut réserver ces 44 nuitées par huitième jusqu'à 24 mois à l'avance", indique Ludovic de Jouvancourt.

Perspectives en Espagne, en Italie et au Portugal

Quid de la gestion ? Moyennant un abonnement de 90 euros par mois et par associé, Prello s'occupe de tout. Il coordonne les prestataires pour le jardinage, l'entretien, et même pour le ménage, qui est assuré entre les différents séjours des copropriétaires. La start-up, en tant que gérant de la SCI, centralise également tous les coûts, permettant de communiquer les futurs frais à engager pour l'entretien du bien. Lorsque les copropriétaires n'utilisent pas toutes les nuitées, elle s'assure également qu'elles soient amorties en location saisonnière. "On accumule les revenus sur les nuitées non consommées, et à la fin de l'année, le revenu est redistribué, au prorata de la non-consommation des copropriétaires", détaille Ludovic de Jouvancourt. L'entreprise s'occupe également de la revente, lorsque l'un des copropriétaires désire vendre sa part de SCI. Si aucun acquéreur ne se manifeste, elle propose un rachat de la part, moyennant une décote de 15% en moyenne. 

A travers cette deuxième levée de fonds, Prello souhaite mener trois objectifs. "Le premier, c'est évidemment l'amélioration de notre expérience tech et produit chez Prello, dont le calendrier (permettant de réserver les nuitées, ndlr), explique le co-fondateur. Ensuite, le marketing : on a tout intérêt à ce que Prello soit visible. Le troisième point concerne toutes les équipes opérationnelles, qui nous permettent de sourcer, rénover, meubler les biens, et surtout, gérer toute l'expérience au sein des propriétés, une fois que nos clients sont propriétaires." L'entreprise, qui compte aujourd'hui une trentaine de salariés, a ouvert 100 postes pour l'année 2022.  

Prello désire conquérir le marché français rapidement, et ce, afin de se lancer sur le marché européen "dès la fin de l'année 2022, début 2023". "On se rend compte que notre système de co-achat, et la simplification des démarches d'acquisition de sa résidence secondaire, ouvrent des perspectives d'internationalisation très fortes à nos clients, a constaté Ludovic de Jouvancourt. D'une part, des clients français nous parlent de l'Espagne, de l'Italie, du Portugal, et donc on veut les accompagner dans cette démarche. D'autre part, notre service en France attire des expatriés et des étrangers pour acheter des biens sur le territoire français".