La résilience, le quatrième pilier des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG)

Le contexte écologique pousse le secteur de l'immobilier tertiaire, l'un des principaux responsables des émissions de CO2 à s'adapter. Pour cela, il est nécessaire d'adopter la notion de résilience.

Les deux dernières années nous ont brutalement rappelé que la stabilité n'est pas une chose à prendre pour acquise. Le monde a été confronté à une pandémie mondiale, à des vagues d'agitation politique et sociale aux conséquences internationales, sans oublier l'été le plus chaud enregistré depuis des années. En conséquence, la façon dont nous vivons, travaillons et nous connectons les uns aux autres et, de toute évidence, la manière dont nous interagissons avec les lieux et les espaces qui nous entourent, ont irrévocablement changé.

Dans ce contexte, le secteur de l'immobilier tertiaire a son propre rôle à jouer, car il est l'un des principaux responsables des émissions de carbone au niveau mondial. Aussi difficile soit-elle, cette réalité offre de belles perspectives. En effet, la lutte contre l’augmentation des émissions de carbone est réelle, mais elle représente pour les acteurs de l’industrie l’opportunité de s’allier et de relever ce défi. L’objectif : limiter l’augmentation de la température à 1,5 degré en créant des espaces résilients.

Pour contribuer à limiter cette augmentation, les propriétaires et les exploitants utilisent les critères ESG en tant que ligne directrice pour hiérarchiser les initiatives et mesurer les progrès. Cependant, une évidence est apparue relativement récemment :  les critères ESG seuls ne suffisent plus si nous voulons préparer notre secteur à d'éventuels chocs futurs. Et c'est donc là qu'intervient la résilience. 

La résilience comme véritable moteur de l’efficacité environnementale 

Bien qu'il s'agisse d’une vérité difficilement avouable, il est de plus en plus évident que nous ne sommes pas en mesure d'empêcher complètement le changement climatique. C’est pourquoi la création d’espaces pouvant résister à ces changements, tout en réduisant l’ampleur et le rythme, devient dès lors la priorité. La notion de résilience puise alors tout son sens.

Dans le contexte de l'immobilier, la résilience peut être divisée en trois parties, chacune désignant la capacité à s'adapter au changement, qu'il soit externe (environnemental ou sociétal) ou la flexibilité pour rester à jour face à une technologie en constante évolution. 

La résilience d'un bâtiment lui-même : il s’agit ici de la définition de la manière dont l'infrastructure physique du bâtiment peut s'adapter aux différents risques (comme les pannes du réseau électrique et l'impact des conditions météorologiques). Il peut s'agir d'une prévention des inondations dans les locaux télécoms ou d'une alimentation de secours pour les systèmes critiques.

La résilience de la technologie au sein d'un bâtiment : le degré de préparation à l'avenir et de résilience de la technologie dans un bâtiment. Par exemple, le risque d'obsolescence dû à une technologie qui ne peut être mise à niveau et/ou qui est inopérante. Cela pourrait inclure le déploiement d'une solution mobile dans un bâtiment qui ne peut pas être mise à niveau vers la 5G.

Compter sur la technologie pour aider le bâtiment à être résilient : l'impact à long terme de la technologie sur la capacité d'un bâtiment à s'adapter au changement. Par exemple : une évolution vers des solutions flexibles induite par la Covid-19. Cela peut inclure des technologies basées sur le cloud dans toute l'infrastructure informatique pour permettre le travail à distance.

L’intérêt et l’importance de la technologie pour les critères ESG et la résilience 

Avec la mise en place des objectifs ESG en parallèle à la résilience, les propriétaires et les exploitants subissent une pression immense pour démontrer la manière dont ils suivent et améliorent ces objectifs. Les conséquences de la communication de données erronées, ou de la non-utilisation de données pour optimiser les résultats sont importantes. Si nous voulons créer des biens immobiliers avec un impact durable et qui donnent de bons résultats à leurs utilisateurs, la technologie mise en œuvre doit recueillir des informations qui permettront de prendre de meilleures décisions. 

Les bâtiments modernes sont désormais si complexes qu'il est impossible pour un être humain de surveiller les milliers de paramètres disponibles, sans parler de l'optimisation en temps réel des nombreux systèmes interdépendants. Dès lors, la technologie d'un bâtiment intelligent peut surveiller chaque point de données et, au fil du temps, apprendre à équilibrer et à optimiser chaque système pour rendre l'ensemble du bâtiment aussi efficace que possible.

Il est clair que la technologie joue un rôle fondamental dans la mise en œuvre de cette stratégie “ESG+R” dans l'immobilier tertiaire, mais il est tout aussi important que cette stratégie soit mise en œuvre de manière proactive plutôt que réactive. Nous le savons, nous ne pourrons pas nécessairement ralentir le changement climatique de notre vivant. C’est pour cela qu’il est primordial de proposer des biens immobiliers permettant à la fois de minimiser les émissions et de s'assurer qu'ils soient résistants à ces émissions. Si nous n'utilisons pas la technologie pour étayer cette démarche, il arrivera un moment où nous nous retrouverons avec des actifs inexploitables et par conséquent dépréciables.