EHPAD, maintien à domicile : comment mobiliser son patrimoine immobilier pour y faire face ?

Le coût de la dépendance en France ne cesse de croître.

Selon les établissements, le tarif mensuel d’un EHPAD varie de 1 600 € à plus de 7 300 €. À domicile, le budget moyen nécessaire pour bien vieillir à partir de 65 ans est estimé à 1 260 € par mois. Des dépenses considérables, alors même que les financements publics connaissent un resserrement et que les familles sont de plus en plus sollicitées.

Dans ce contexte, une question cruciale se pose : comment financer le grand âge ? L’accès au crédit bancaire est souvent restreint pour les seniors, tandis que les aides publiques — allocations, dispositifs comme MaPrimeAdapt’ — ne couvrent qu’une partie des besoins. Résultat : de nombreux retraités propriétaires (près de 70 % des plus de 65 ans) disposent d’un patrimoine immobilier qui demeure largement immobilisé, alors qu’il pourrait devenir une ressource financière précieuse.

Le dernier rapport de l’Institut Montaigne invite justement à dépasser le modèle unique de la pleine propriété, en explorant des solutions hybrides comme la propriété partagée ou le démembrement. Ces approches permettent de libérer du capital tout en conservant l’usage du logement, ouvrant de nouvelles perspectives à la fois pour les seniors et pour leurs familles.

Transformer une partie de son logement en capital disponible, sans devoir céder la totalité du bien, apparaît ainsi comme une piste sérieuse. Cela pourrait permettre de financer une aide à domicile, d’aménager son logement ou encore de couvrir les frais liés à l’entrée en établissement spécialisé type EHPAD.

Réinventer le financement du grand âge suppose de lever un tabou culturel autour de la propriété immobilière. Le logement ne doit plus être perçu uniquement comme un actif à transmettre, mais aussi comme un levier pour mieux vieillir dans la dignité.

Dans une France qui vieillit rapidement, il devient urgent d’inscrire ces solutions dans le débat public. C’est une condition essentielle pour concilier soutien aux familles, équilibre des finances publiques et qualité de vie des aînés.