Les exportations françaises, vecteurs de la croissance économique

Entre l'émergence de nouvelles entreprises exportatrices et le maintien des traditionnels groupes français à l'étranger, les réussites de la France à l'export sont légions.

Les industries de la mode et de l'aéronautique, apanages autrefois des exportations françaises, se retrouvent concurrencées par de nouveaux secteurs, pour le plus grand bien d'une croissance économique qui peine à repartir.
La croissance économique française actuelle est, sinon négative, en tout cas insuffisante. La production de richesses de l'hexagone, l'homme malade de l'Union européenne (UE) depuis deux ans, se situe même en deçà de la moyenne dans la zone euro. De mauvais résultats imputables en grande partie au faible niveau de consommation des ménages français, qui, s'il avait augmenté entre 2005 et 2013, a ensuite connu une chute inquiétante.
Devant l'atonie de la demande intérieure, et en attendant les réformes structurelles propres à la résorber, les lois de la macroéconomie poussent la France à regarder au-delà de ses frontières, du côté de ses exportations. Celles-ci sont en effet un levier important pour accélérer une croissance en perte de vitesse, notamment parce qu'elles proposent une assiette de demandes bien plus large que la seule base nationale. Eu égard à la théorie économique, la hausse de productivité ainsi réalisée doit permettre des économies d'échelle et, in fine, une diminution des coûts de production qui se répercute sur l'ensemble de l'économie pour donner un taux de croissance plus élevé.
Dans un rapport sur le commerce mondial publié en 2013, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) classait la France 6ème pays le plus exportateur au monde, et confirmait par-là même une tendance aussi ancienne que constante : le savoir-faire à la française est apprécié à l'étranger et s'exporte de plus en plus.

Les PME, nouvelles clés de l'export français

Certes, les chiffres publiés par l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) témoignent d'une moindre progression des exportations française entre 2011 et 2012 – 2,4 % contre 5,4 %. Mais cette diminution est essentiellement due à la faiblesse de la demande des pays de la zone euro. Il s'avère, d'après les statistiques de l'institut, que l'export de biens et de services dans le reste du monde reste dynamique.
Et ce grâce à un grand nombre de sociétés qui ont su s'implanter sur des marchés impactés par une forte croissance, grâce à leur capacité d'innovation et à leur savoir-faire. Le journal l'Express présentait en mai 2014 un classement des petites et moyennes entreprises (PME) et des entreprises de taille intermédiaire (ETI) indépendantes, ayant connu une forte accélération de leur expansion à l'international. Chacune des 100 répertoriées, dont le chiffre d'affaires (CA) est compris entre 10 millions d'euros et 1,5 milliards d'euros, réalise plus de la moitié de son activité hors des frontières françaises.
De la gestion d'actifs à l'ingénierie navale, en passant par la fabrication de moules techniques ou de lignes de conditionnement pour les produits surgelés de la boulangerie industrielle, ces PME et ETI, qui représentent par conséquent une multitude de secteurs industriels, sont les témoins évidents de l'excellente marche de l'exportation à la française. A titre d'exemple, le groupe GTT (Gaztransport et Technigaz), spécialiste des techniques dites membranes pour le stockage et le transport de gaz naturel liquéfié par bateau, affiche une croissance impressionnante de 360 % de son CA à l'export.

Les secteurs traditionnels de l'export français toujours actifs

Outre l'émergence bienheureuse d'un florilège d'entreprises qui assurent la présence de l'Etat à l'international, les traditionnelles baronnies de l'exportation française rencontrent toujours le même succès au-delà du territoire.
Comment, tout d'abord, passer sous silence l'incroyable – l'indécente, selon certains – bien-portance de l'industrie française du luxe à l'export ? Ces dernières années, alors que la crise allait bon train, certaines maisons françaises ont connu une telle croissance des ventes à deux chiffres qu'elles se classent parmi les premières au niveau mondial. Ainsi, en 2012, le groupe LVMH, dirigé par Bernard Arnault, enregistre le plus gros CA de l'industrie du luxe – 28 milliards d'euros –, grâce notamment au maroquinier Louis Vuitton. Et avec un marché mondial du luxe estimé à 250 milliards d'euros en 2015, la France n'a pas à rougir des premières places trustées par ses entreprises.
Ensuite, si le luxe permet le rayonnement tricolore à l'étranger, c'est bel et bien l'industrie aéronautique qui occupe la première place des secteurs exportateurs français. Entre octobre 2012 et octobre 2013, sur un total de 427,2 milliards d'euros, les aéronefs et les engins spatiaux ont été les marchandises les plus exportées par la France.